Présentation

  • : Diaphane
  • : Ecriture, poésie, politique
  • Contact

au présent

50 ans
et ce petit cadeau

Chercher En Ce Lieu

mouvances

quand l'image appuie le mot
voyages, rêveries, musiques

Archives

diaphane express

16 avril 2006 7 16 /04 /avril /2006 13:40

là bas le square, non plus tard, je tourne à gauche, je longe les murs du collège, cartel d’intelligences, laboratoire d’embryons, transfuges lénifiés et satisfaits, devant le portail d’entrée de cette institution, vous deux les filles que je remarque, opposées, convaincues du caprice des modes, plus loin tout ignorants et si certains, une bande de mecs, caprices d’identité, besoin de puissance, ta bouche que je bouche, je marche encore, je retrouve la grille noire du musée, tu es belle, tu ressembles aux miennes, je m’appelle sapiens et toi néandertal, pourquoi notre impossibilité ? c’est toujours comme ça, - oui, qu’est-ce que tu veux ? – non, j’ai pas de monnaie, excuse moi, j’arrive vers la place, préfecture et mairie, le poivre et sel de mes cheveux m’enlève partiellement des placages aux murs et des frappes en sourdine, quelques encravatés imbus et pitoyables,  rien que l’édifice fait froid, fauteuils, ceux ou absents, vous votez quand même, ta bouche qui me hanche, la pierre est dure comme nos intérieurs honnis d’apparences, prétentieux et frêles, un uniforme m’interpelle – vous cherchez quoi ? – rien, monsieur je regarde le monument, le monument ?! plus loin, c’est chez Chloé, un bar d’humains, de Nombreux, je vais me laisser traîner, je vais me laisser boire aux âmes des autres, me perdre sans excès juste balbutiements de certitudes, éclosions avortées de rencontres, tristes tropiques, c’est le rayon de lune qui me guide, taches d’urine aux pâleurs de réverbères, je retrouve le square, la cellule végétale a une membrane de plus que l’animale, elle a aussi la beauté et le temps, mauve ourlé de fleur, silence figé, ardente patience, sur le banc, aux abysses du nocturne, leurs silhouettes qui s’embrassent, je me lève, il faut que je marche encore et j’entrevois soudain la statuaire granitique de la cathédrale, - eh mec, t’as rien ? file tes tunes et on te lâche – tiens regarde, je suis sec moi aussi, c’est même galère ! ma bouche qui se ferme, la tienne envolée, je vous regarde, ombres tremblantes, courbées de foi, fragments de peaux aux éclats de cire, caprices de peur et l’autel comme un gouffre, je sors, je veux errer encore, loin de vos symboles écrasants et dominateurs, je tourne à gauche, c’est le fleuve, sa perpétuelle insolence et son chuchotement nourricier, je glisse ma main en l’onde glacée et je la secoue, ouvert aux perles transparentes, sang d’être

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
...à la première lecture, la fin est  terriblement crissante, à la seconde, on est pris par l'eau froide, excité par un rappel en cathédrale. Après seulement, l'on se débat.  Le texte ne s'épluche pas, mais se découvre... bonsoir...
Répondre
D
<br /> <br /> merci Marie-Gabrielle, il est des errances brutes, froides, sans appel, sortes d'enfancement vers une lucidité qui assome, el le fleuve, perpétuel, insolent de pureté, tentateur...<br /> <br /> <br /> <br />
A
une très très belle promenade, sombre,  où l'humanité de la ville est faite de solitude ; une habitude, probablement de notre époque  ; heureusement qu'il y a les perles d'eau pour induire le contact , la vie sans faux-semblant .
Répondre
D
<br /> <br /> merci Annick comme disait Sardou (que je n'aime pas) : "dans les villes de grandes solitudes"...<br /> <br /> <br /> <br />
R
A couper le souffle...
Répondre

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...