là bas le square, non plus tard, je tourne à gauche, je longe les murs du collège, cartel d’intelligences, laboratoire d’embryons, transfuges lénifiés et satisfaits, devant le portail d’entrée de cette institution, vous deux les filles que je remarque, opposées, convaincues du caprice des modes, plus loin tout ignorants et si certains, une bande de mecs, caprices d’identité, besoin de puissance, ta bouche que je bouche, je marche encore, je retrouve la grille noire du musée, tu es belle, tu ressembles aux miennes, je m’appelle sapiens et toi néandertal, pourquoi notre impossibilité ? c’est toujours comme ça, - oui, qu’est-ce que tu veux ? – non, j’ai pas de monnaie, excuse moi, j’arrive vers la place, préfecture et mairie, le poivre et sel de mes cheveux m’enlève partiellement des placages aux murs et des frappes en sourdine, quelques encravatés imbus et pitoyables, rien que l’édifice fait froid, fauteuils, ceux ou absents, vous votez quand même, ta bouche qui me hanche, la pierre est dure comme nos intérieurs honnis d’apparences, prétentieux et frêles, un uniforme m’interpelle – vous cherchez quoi ? – rien, monsieur je regarde le monument, le monument ?! plus loin, c’est chez Chloé, un bar d’humains, de Nombreux, je vais me laisser traîner, je vais me laisser boire aux âmes des autres, me perdre sans excès juste balbutiements de certitudes, éclosions avortées de rencontres, tristes tropiques, c’est le rayon de lune qui me guide, taches d’urine aux pâleurs de réverbères, je retrouve le square, la cellule végétale a une membrane de plus que l’animale, elle a aussi la beauté et le temps, mauve ourlé de fleur, silence figé, ardente patience, sur le banc, aux abysses du nocturne, leurs silhouettes qui s’embrassent, je me lève, il faut que je marche encore et j’entrevois soudain la statuaire granitique de la cathédrale, - eh mec, t’as rien ? file tes tunes et on te lâche – tiens regarde, je suis sec moi aussi, c’est même galère ! ma bouche qui se ferme, la tienne envolée, je vous regarde, ombres tremblantes, courbées de foi, fragments de peaux aux éclats de cire, caprices de peur et l’autel comme un gouffre, je sors, je veux errer encore, loin de vos symboles écrasants et dominateurs, je tourne à gauche, c’est le fleuve, sa perpétuelle insolence et son chuchotement nourricier, je glisse ma main en l’onde glacée et je la secoue, ouvert aux perles transparentes, sang d’être