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diaphane express

1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 22:35

Un nouveau site est né, il se nomme Mille et une comme toutes ces histoires qui surgissent de nos imaginaires. Ici pas d'inscription juste le plaisir de lire, d'écrire, de découvrir et de partager les mots.
Une image par mois comme une porte ouverte à la diversité et aux rêves. Allez vous y perdre, on y est si bien. Compartiment%20C,%20voiture%20193 %20Edward%20Hopper %20193

 

 

Voici le thème de Janvier.
 

Compartiment C, voiture 193. Edward Hopper. 1938. Collection I.B.M. New-York.

 

 

Il s’avance vers le quai, la nuit s’étale sur ce béton d’après pluie, le panneau de départ n’indique même plus l’arrivée. Au bord de l’escalier mécanique, un contrôleur balance doucement son falot, le train va venir.
La machine gémit, soubresaute, transpire dans ses râles de métal, s’ébroue et ouvre ses portes.
Alors il monte, cherche une place ou caser ses jambes et près de la fenêtre. Ce n’est pas tout de suite qu’il a vu tous ces sièges vides, ce lancinement qui vire au maudit et ces arrêts à des gares désertes.
Juste une banquette froide et tachée devant lui alors il ferme les yeux, se berce d’hoquètements d’aiguillage, et la rencontre.
Ses jambes, ce crépuscule lancinant, de mer saturée et terni ce bleu de nuit pudique et prometteur ?
Non, elle ne lit pas, elle feint, elle est belle avec ses boucles anarchistes fuyantes aux bords de sa coiffe.
Un message l’a réveillé, il n’y aura pas d’arrêt à la prochaine gare. La banquette est vide et la prison d'acier tremble à nouveau, s’enfonce dans le noir et l’au delà des frontières.
De nouveau la paupière en rideau, la mélopée de fer et de vent, puis ses jambes.
Que lit-elle ? pourquoi ne relève-t-elle pas les yeux ?
Puis-je vous parler Madame ? Ne pas se réveiller surtout, j’en suis sur, elle n’y sera plus.
Soudain ce cri de vapeur, sa lèvre entrouverte sous le choc au siège d’en face, le silence, sa main qui tâtonne, elle est là ?
Et juste ce carnet entrouvert et ces mots bleus comme sa robe, tremblants :
on est arrivé…

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commentaires

D
<br /> <br /> Oups , pardon , mauvaise manip , pas fini ; oui , pourquoi illusions , fantasme .. toujours le côté obscur !!! les présences ne sont perdues , à quelques exceptions près, que par notre propre<br /> négligence et sont-elles vraiment perdues(?) ou cela nous arrange-t-il qu'elles le soient ?? Moi , cette femme je la vois remuée de bonheur , parcourue d'ondes de chaleur et le livre lui sert de<br /> rempart contre tout ce qui pourrait la "déconnecter" de ce bien-être. Et rien de psychiatrique là dedans , si ce n'est le refus de ses propres émotions.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> les trains , les gares ...les aéroports aussi ...des lieux magiques , à la fois source d'intense, joyeuse , impatiente  frénésie mais aussi porteuse de larmes , de désepoir , de tristesse ;<br /> ces endroits où on vous donne et reprends tout ; Où va-t-elle? vers quels bras ? Fait-elle semblant de lire et ne pense-t-elle qu'aux bras qu'elle vient de quitter ?? Elle ne laisse même pas à<br /> l'autre de voir si son regard est encore humide du bonheur vécu ou de la tristesse qui l'immerge ou....un peu des 2 !<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> elle n'est qu'illusions, fantasme de l'homme solitaire qui s'invente une rencontre mais ne sommes pas tous comme cela à checher au fond de nos fantasmes nos présences perdues ? oui les quai de<br /> gare sont des cabinets de psychiatre sous les crissements de wagons des larmes au fond des rails<br /> t'embrasse<br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> <br /> Dans les trains et les gares, l'imaginaire est sans limite. Chacun peut projeter sur l'autre ou sur une scène sa propre vie, ses attentes, ses envies, ses regrets...<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> oui,tu as tout dit zebu, les gares sont des lieux de vies, fragments de temps et d'humains sous le crissements des freins de locomotives fatiguées...<br /> <br /> <br /> <br />

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...