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diaphane express

22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 22:49

 

Oh, une tempête menace
Toute ma vie aujourd’hui
Si je ne trouve pas un abri
Oh yeah, je vais me volatiliser.

La guerre, les enfants, tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir
La guerre, les enfants, tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir

Ooh, Vois le feu qui balaye
Nos rues aujourd’hui
Qui brûle comme un tapis de charbons ardents
Un taureau fou a perdu son chemin.

La guerre, les enfants, tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir
La guerre, les enfants, tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir

Le viol, le meurtre !
Tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir [ter]

L’inondation menace
Toute ma vie aujourd’hui
Donne-moi, donne-moi un abri
Ou je vais me volatiliser.

La guerre, les enfants, tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir
Tout ça à portée de tir
Je te parle d’amour, ô toi ma sœur, c’est à la portée d’un baiser.
C’est à la portée d’un baiser
C’est à la portée d’un baiser
C’est à la portée d’un baiser
C’est à la portée d’un baiser
D’un baiser, d’un baiser.

Gimme shelter / Jagger - Richard
Dana Fuchs with Jon Diamond / Highline Ballroom / NYC
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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 20:55

Chantel

mais d’où vient cette dépendance ? du blues, c’est sur, celui des bars saturés de son et de sueurs, celui d’un riff en écho sous une pluie d’eau et de milliers d’oreilles abandonnées,
le coton a viré à l’urbain, la guitare a mangé le piano,
et puis te voila au détour d’une recherche, des flottements de notes qui m’apaisent, m’électrisent et me portent, je te découvre, ta longue robe, tes sourires d’enfant et soudain tu te penches quand tes doigts s’emballent sur le manche de la guitare, plus loin le visage en arrière pour évacuer tes blondeurs bouclées et offrir un solo digne des plus grands édifices du rock, tu tournes, tu souris timidement, pieds nus sur le plancher, tu es belle,
te voila lauréate du « Female Vocalist of the year » par le British Blues Award, toi qui joue avec Bonamassa, reprend du Hendrix, du Robin Trower et j’en passe,…
merci Chantel d’accompagner mes aubes nocturnes, de poser tes notes tantôt douces tantôt tendues à mes errances solitaires…


Sloe Gin
un mélange de blues et de slow, composé par Tim Curry en 1978, c’était au Leeds Irish Club en juillet 2010, reste juste à se laisser porter par la voix et l’envolée finale

 


 


Red House
bienheureux ceux qui se trouvaient le 30 janvier 2010 à Skegness pour cette fabuleuse reprise d’un titre de Hendrix écrit en 1967 ou Chantel s’emporte et nous emporte…

 

like no other : titre de son premier album
pour découvrir Chantel McGrégor, son site

like no other 

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 22:14

Beth,

je t’écris par ta faute,
y’a des morceaux qui hantent qui donnent tout,
sorte de nectarine d’arpèges et de frissons,
leurs cillements humides, les tiens, les miens,

j’étais pas ce soir là au Paradiso,
pourtant tu sais j’avais connu la scène, envoutée, enfumée,
vers les soixante dix,
n’empêche, j’aurais tout donné pour y être,

te voilà émotion, t’es sensuelle, t’es sublime,
tu magnifies le blues
soudain Janis Joplin ou Joss Stone
et puis tu t’inclines, t’agenouilles,
tes doigts de donneuse enlacés à ceux informels du public,
traine une guitare, des envolées électriques,
des peaux qui se touchent,
voila tes mains comme de douces vagues au clavier,
des notes qui charment,
ta voix qui porte et emporte
et qui emporte encore…

Beth,
tu sais, j’aime pas ton bras maintenant, trop tatoué,
bon ta mèche blanche, toutes façons t’es belle,
c’est Joe qui tient les cordes en ce moment,
mais ce soir là au Paradiso,
il est des pierres qui façonnent le rock,
ce concert en boucle sur mes nuits,
ta voix toujours,
j’étais pas ce soir de mai 2004 à Amsterdam,
tu m’as fait remonter le temps,
j’y suis désormais,
ta sueur et ton souffle avec moi
merci Beth

 

Mama

Beth est au piano, elle rend hommage à sa mère, la chanson n’est pas longue mais suffisante pour flirter avec vos paupières, prenez le temps, c’est si beau, si fort,…


 

Am I the one

un monument du blues, le don d’une artiste au public, elle se couche presque, offre le meilleur, et puis cette électricité lente et saturée qui habille le cri écorché et tant et plus…


 

 Am I the one ?

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 22:37

perclus au fond du canapé

t’es là comme le disait Ferré « à regarder les révolutions qui passent »,

ça secoue au nord du continent d’Afrique,

pendant que chez toi tes gouvernants voyagent et dinent avec les dictatures,

puis tu sais, même si tu vois pas ton devenir

heureusement d’autres luttent au-delà de ton ignorance,

ils laissent des mots, des notes, des tableaux, des sculptures,

ils frappent les murs, les places,

foulards de lacrymaux  qui trainent aux ruelles et avenues,

va pas si loin, regarde chez nous !

 

y’a des rencontres

ça gerbe, la voix qui clame  

alors courons ensemble vers cette fin qui nous lie,

Janis, Bertrand, Béatrice vous êtes là,

Saez, Mokaîesh aussi

et voila Melissmell

aux détours d’errances avec comme tous ces peuples de l’ombre,

la rage et le cœur qui suintent,

Aux armes !

 

  

et puis loin des filets de sang aux caniveaux,

cette éternelle solitude des cœurs,

avides,

je me souviens,

un parent absent, une peau désirée,

je vous la vends mon âme,

et Melissmell qui distille ces paquets de réel,

qui triture le fond des tripes,

un violoncelle, une guitare,

des mots rauques, des mots rock,

viens, viens, viens-moi et viens me voir vieillir,

sens ma fatigue, tu la sens,

reste à rêver, un envol titubant, rêvons encore,

et Melissmell comme compagne, douce et tendre 

à nos dérisoires solitudes…

dewplayer:http://ddata.over-blog.com/0/15/86/22/09-Des-nouvelles-par-les-ondes.mp3&   *


et puis pour l’éveil, la conscience,

du Rimbaud, du Ferré, du Cantat et du Melissmell

 

siteMelissmell

Des nouvelles par les ondes / Ecoute s'il pleut / Melissmell / Discograph
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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 20:12

Janis joplin-Ball and chain live

pourquoi ce soir, pourquoi de plus en plus ?

ta voix oui ta voix,

tu m’enrobes, tu me vêts,

comme une copine, putain, t’avais arrêté, qu’est-ce qui t’as pris ce soir là même que t’as tout bien rangé dans la table de nuit, une dernière, dernière fois, de trop, t’as descendu l’escalier, t’es tombée dans le hall, t’as demandé de la monnaie pour acheter ton paquet de clop et t’es remontée dans ta piaule, alors même que t’étais amoureuse, loin des coups et des queues aux édredons tachés, derrière ta Benz et ton vison,  

ta voix oui ta voix,

pourquoi je t’aime comme ça ?

parce que les nuits, t’appeler juste pour entendre comme un oubli, du réconfort, parce que je sais qu’on se retrouvera là haut,

on peut dire je t’aime à une morte, j’ai comme ta peau à coté, son jeu maladroit et tendu sur la scène, là devant ton lit t’es tombée, c’était le dernier, pourtant, même si tu t’engeulais avec lui, une ébauche d’amour ? encore une fois… peut-être il t’aimait, vraiment,

t'es partie un quatre d'octobre, un autre le dix-huit du mois d'avant, t'avais dit c'est pas possible les deux la même année, peut-être tu touches et crèves ces cocons de solitudes amers et qui dérivent,

comme toi, comme moi…


la retrouver et ici et puis encore

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4 février 2007 7 04 /02 /février /2007 16:40

dewplayer:http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/15/86/22/nico---afraid.mp3&

elle est inclinée, un léger balancement fait craquer la chaise
elle écrit à son fils
des écharpes de brume engluent ses yeux, trop de liquide ou de prises peut-être dans cet hôtel perdu au néon qui balance sous les coups du vent, c’est une vie qui défile, là au tout début, les couvertures de Jardins des Modes, Jours de France, Elle,
il est le temps du cordon, de la succession aux année soixante, et pourtant, elle sait l’image accrochée à chaque mouvement de l’aiguille, elle s’appelle
Christa Päffgen, née en Allemagne en 1938 aux premières eaux de cette guerre qui allait accoucher l’horreur, elle va grandir sous les glorieuses, ces temps d’espoir et d’imagination, sa frimousse enjôleuse prélude au visage scarifié de l’âme d’une société qui se perd, Christa, poupée glacée, Chanel et tant d’autres lui laissent une poudre de succès, avant d’inspirer Andy elle était déjà star
elle écrit à son fils
elle lui dit ses larmes, ce destin comme un tourbillon,
Alain, quelqu’un que j’avais rencontré deux ans auparavant à l’île de Ischia ou il jouait son premier rôle principal dans Plein Soleil et ou moi même m’étais montrée deux ou trois semaines trop tard pour tenir le rôle principal féminin. Toujours est-il qu’à cette occasion nous nous étions rencontrés pour la première fois. Alors je l’ai appelé au téléphone et nous avons passé cette soirée à nous balader en Masérati et on s’est fait arrêter par les flics trois fois cette nuit là pour excès de vitesse, peut-être avait-on bu un peu beaucoup ce soir là au Blue Angel Club. Avant que la nuit ne finisse, nous sommes allés chez moi et Alain est resté jusqu’à ce que les heures du matin soient finies et nous nous sommes dit au revoir. C’est peut-être bref comme description et bref ce le fut, ensuite nous ne nous sommes jamais revus…
tu as changé de nom, je ne le savais pas et même pas celui de ton père, qu’elle est loin cette année 62 et les premiers balbutiements d’Ari, déjà le destin les sépare, Nico transporte sa solitude, ses amours passagères et son envie créatrice, de Paris à New York, de Londres à Bourg la Reine , et toutes ces rencontres, Brian Jones, Dylan, Fellini, Gainsbourg et encore tant d’autres, ce courant d’imprévisible et  de tâtonnement, dehors il fait froid, certainement, et puis le maître, Warhol, Morrissey et sa caméra , Chelsea girl, héroïne perdue et les paillettes de la Factory qui lui feront aimer Lou Reed et John Cale, Christa s’enflamme, commence à se brûler, le Velvet imprime sa banane
elle se balance et la chaise agonise
elle écrit à son fils
ce non père, Alain, et l’ombre de sa mère qui te recueille, ah oui le nom du non père, Delon,
et ces retrouvailles furtives, mimétisme naissant
égérie que Warhol ne dupliquera pas, l’usine a ses équivoques, comme elle, et puis, elle rencontre Philippe Garrel, derrière son objectif de fortune et dans ses affres lyriques, il la transcende, la fait déesse mais Nico sent déjà son chemin, un harmonium, des mots, un fixe,  Cale lui tient la main, son compagnon Garrel signe le film de sa vie, univers onirique, la nudité du désert et la bave volcanique bref les rivages de l’âme humaine et il faut bien parler de cette voix monocorde, de ces accords répétitifs aux relents nostalgiques et lancinants
il est le temps du cordon, de la succession aux année soixante dix,  elle ne voit plus l’image
il y a l’héroïne de Lou Reed et puis Nico,
ils veulent ton visage pour un magazine
ils veulent ma voix pour leurs craintes
je veux que les nouvelles du monde soient
une vérité autre en d’autres larmes
quelle blague un beau cadre
consumé en une simple flamme

elle écrit à son fils
la route, des palaces aux chambres de fortune, dans son sillage, un univers de rencontres et de souvenirs, Jim le lézard, Iggy l’iguane, et Gainsbourg épris d’amitié pour le petit Ari, et puis tant d’autres, la poudre lui dresse le frisson, l’entraîne encore vers la blessure et le carnet de poèmes sous la veste de cuir et si petites ses pupilles, Christa arpente les rues, des brumes blafardes londoniennes aux cafés parisiens, elle sillonne l’Europe, investie et marginale, des cathédrales aux MJC, toujours son harmonium, une basse, une batterie, oui, la cicatrice intérieure comme le film de Philippe, l’enfant grandit, des genoux de Warhol il est errant désormais, toujours pas de père, Nico squatte les rares amis au fil de ses tournées, le mot, le chant et puis l’après,
il est le temps du cordon, et des années quatre vingt

elle sursaute, la chaise se fendille
elle écrit à son fils
ces moments arrachés, va chercher s’il te plait, il faut survivre, tous les deux réunis, réfugiés de cœur et puis octobre 87, dans les veines du fils les aguilles de la survie, partir,
Aujourd’hui est mon troisième jour ici et dans quelque instants je pars voir mon petit Ari à l’hôpital. Les soirs quand je rentre à l’appartement je me sens très optimiste mais triste de ne pas être avec toi, dans deux semaines tu pourras marcher à nouveau comme une personne vivante. Pour l’instant tu marches comme un robot somnambule, combinaison insolite. Mais ta mémoire est en grande forme car tu me dis que je ne cesse de me répéter, ce qui, à la vérité n’arrive pas souvent. Mon intention, mes bonnes intentions d’aller voir Alain sont quelques peu difficiles à réaliser, tenter d’entrer dans le mode de vie d’un étranger… 
la mère et le fils 
se retrouvent encore, et cette voix gutturale presque, aux confins des tourments et de l’apaisement, Nico laisse ses écharpes de rêve au tissu des façades et des peaux, c’est en Allemagne ou elle gît désormais qu’elle donnera son dernier concert, Ari l’attend sous ce soleil si loin des limbes underground et des spasmes existentiels, un juillet 88 et puis, elle, chancelante sous ce chemin de soleil…
Mon esprit s’appelle Christa. Ma vie est Nico. Christa a fait Nico et maintenant elle est lasse d’elle même. Nico est allée au sommet de la vie et au fond. Ces deux lieux sont vides. Mais Nico ne veut pas non plus se trouver au milieu ou les gens se tournent le dos. Pour éviter ces lieux de malheur mieux vaut être nulle part et dériver. Telle est la conclusion à laquelle je suis arrivée.

musique :
- afraid / desertshore / Nico / 1970
photos :
- chelsea girl / Warhol – Morrissey / 1966
- chelsea girl / Nico / 1968
textes en gras :
- Nico / Cible mouvante / Pauvert
à lire :
- Nico / Cible mouvante / Pauvert
- Ari / L'amour n'oublie jamais / Pauvert
site :
Nico

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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 12:05

parce que la nuit
fourmillement d’ombres et chemins retrouvés
l’intro qui prend doucement, un piano qui pose là des notes d’automne, glauques et cristallines avant la rage électrique d’une guitare saturée
et puis, Patti, ta voix, rauque, envoutante et tes cris d’écorchée à la face livide du monde
parce que la nuit
drapeaux de peur et de sang, mensonges et monnaies
comme toi, Rimbaud, Ginsberg, Burroughs, Blake
des mots d’éveil et de conscience, des mots nus, de visions éclairées et déchues
alors, Patti, c’est ton étendard que j’ai pris, celui de la paix, de la révolte, flambeau oscillant d’un monde juste aux tempêtes tourmentées de l’histoire souffreteuse
« Jésus died for somebody's sins but not mine... » - Jésus est mort pour les péchés de quelqu'un mais pas les miens...
ton visage androgyne, jean troué, veste trop grande, pythie engagée et lucide, avec des mots à toi si loin des codes et des principes
parce que la nuit
arc jaunâtre du chevet sur les pages que je tourne
toi, Patti, fille d’Arthur, je te relis

rêve de Rimbaud  
je suis une veuve. ça pourrait être à charleville ça pourrait être partout. avance derrière la charrue. les champs. le jeune arthur rôde dans la ferme la pompe le puits artésien . jette du verre vert alias cristal brisé. m’atteint à l’œil.
je suis en haut. dans la chambre à bander ma blessure. il entre. s’appuie contre le lit à baldaquin. ses joues rougeaudes. air méprisant grosses mains. je le trouve foutrement sexy. comment cela est-il arrivé demande-t-il négligemment. trop négligemment. je soulève le bandeau révèle mon œil fouillis sanglant ; un rêve de Poe. il reste bouche bée.
je balance vite et dur. quelqu’un l’a fait. tu l’as fait. il tombe prostré. il pleure il enlace mes genoux. je saisis ses cheveux. cela me brûle presque les doigts. épais feu de renard. chevelure jaune et douce. et pourtant cette teinte rousse impossible de s’y tromper. rubiforme. éblouissant rouge. cheveux de l’Elu .
oh bon dieu je le désire. sale fils de pute. il lèche ma main. je me reprends. va-t-en vite ta mère attend. il se lève. il s’en va. mais pas sans le regard, de ses yeux bleus et froids, qui fracasse. celui qui hésite est à moi. nous sommes sur le lit. je pose un couteau sur sa gorge lisse. je le laisse tomber. nous nous étreignons. je dévore son cuir chevelu. poux gras comme des pouces de bébé. les poux caviar du crâne
oh arthur arthur. nous en Abyssinie Aden. faisant l’amour fumant des cigarettes. nous nous embrassons. mais c’est bien plus. azur. piscine bleue. lac d’huile luisante. les sensations se télescopent, animent. golfe cristallin. boules de verre de couleur explosant. la couture de la tente berbère se fend, s’ouvre, ouverte comme une grotte, ouverte plus grande encore. reddition sans condition.

parce que la nuit
comme pour gommer le vide et la peur, je t’écoute
encore, toujours, depuis trente ans je t’écoute, ta voix comme complice, intègre et offerte qui fait les yeux grands ouverts aux confins du nocturne
et puis ces riffs qui ragent ou qui pleurent qui voudraient porter et emporter la dérive de l’humain

 



défoncée à la révolte
ce que je ressens quand je joue de la guitare est complètement froid et fou. comme si je ne devais rien à personne et c’est juste un essai rien que pour voir jusqu’où je peux me détendre dans l’onde froide d’une note. quand tout sonne juste (juste et droit) la note de noblesse peut se prolonger indéfiniment. je ne me lasse jamais du Mi solitaire et je fais confiance à ma guitare et me moque du reste. parfois j’ai l’impression d’avoir brisé les chaines d’être libre et de pouvoir creuser dans l’éternité à chevaucher l’onde et le royaume du Mi. parfois ça ne sert à rien. je suis là à lutter pleine d’angoisse – craignant de ne jamais pouvoir extraire assez de graphite de mon crâne amoché pour inspirer ou asphyxier les yeux broutant les yeux broutant comme des vaches affamées de l’autre coté de la scène ou de la page. intérieurement je suis tout simplement folle. intérieurement je dois continuer. je la vois, ma muse raide, en saillie dans la forêt comme une statue brisée qui prend de la vitesse. l’année coloniale est morte et les grecs aussi sont finis. le visage d’alexandre demeure non seulement grâce au sculpteur mais grâce au pouvoir au magnétisme et à la prévoyance d’alexandre
l’artiste se préserve. garde l’ai fanfaron. est enivré par le rituel comme par le résultat. regardez-moi je ris. je lape dans la paume brune et dure du boxeur. je fais confiance à ma guitare. par conséquent nous tombons dans les pommes ensemble. par conséquent je pataugerais à travers l’écume pour lui et l’écume est devant mais nous nous contentons de rire. montant avec la montagne creuse j’arrive au sommet. nous nous agenouillons nous rions nous rayonnons enfin. cette révolte est un gaz que nous dépassons


parce que la nuit
la mienne, la tienne, la nôtre
et ce rêve improbable...

dessins :
- autoportrait / Patti Smith
- Arthur Rimbaud / Patti Smith
textes en italique :
Corps de plane – écrits 1970-79 / Patti Smith / Tristram
vidéo :
land : horses / Patti Smith / Horses / live
1976
 
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2 février 2006 4 02 /02 /février /2006 12:55

c’était de ces nuits de brume, le temps de la lucidité tendre, oui parfois désespérée mais tellement cognitive, les idées étaient ressacs , éternels questionnements et l’utopie et la révolte nourrissaient nos partages

million de visages se croisent et s’entrecroisent

nous marchons côte à côte, ne faisons que passer

quelqu’un à la mêlée de temps en temps se lève

fait signe de la main ou se met à crier

nous ne l’entendons pas et s’il tombe parfois

nous marcherons sur lui innocents et tranquilles

nous sommes d’étranges frères

d’étranges frères étrangers(1)

sur la platine : Mama Béa,

soudain terrassé, mais qui ose pénétrer ainsi notre intimité, ces refus muets, tout ce morne et cet inadmissible soudain transcrit, ces mots comme des coups de boutoir

cette lucidité dégueulante d’amour et de rejet

l’enfant, toujours

dès qu’on aura beau temps,

je ferais un enfant

et vous l’abîmerez aux barbelés

d’un moule de votre collection

et vous mettrez son pas

pour toujours dans vos pas

et vous le casserez et vous effacerez

tant et si bien

que je ne pourrais plus

jamais le reconnaître (1)

les enfants ont des yeux brûlés par les affiches

dans la cité adulte, il n’y a pas de rescapés

faire éclater cette ville et sauter avec elle (2)

dis-moi pourquoi tu cries ?(2)

et ce noir tableau de vrai et de tristement hélas,

s’éclaire, scintille et nous vient au cœur

comme deux mains offertes

je pèse le poids de la peur

qui me tient éveillée la nuit

les membres raidis sous les draps

comme une dalle de béton

les yeux tournés vers l’intérieur

à me demander qui je suis ? (3)

c’était de ces nuits de couple, d’amour rongé au quotidien de pulsions avortées et d’abrutissement professionnel, le retour au foyer, la lumière des yeux d’enfants, le regard sombre de l’épouse et ce petit jardin secret qui grandit et puis retrouver Béatrice

ta vie t’emmerde tu la supportes

et tu ne trouves pas le moyen

le moyen de claquer la porte

d’aller te mettre un peu au vert

sans te retrouver nu comme un ver

et tu dis que oui tu dis que

tu t’en iras tu t’en iras (2)

et la nuit t’a dit salut

comment ça va, je viens pour te prendre

désormais je serais ta maison

nous irons partout ensemble (3)

mais Mama Béa c’est l’engagement surtout, l’espoir d’un monde meilleur, l’homme au service de l’homme, le cri écorché comme écho contre l’hypocrisie et l’égoïsme

je suis l’oiseau du premier chant

ton cœur battant je l’ai posé sur tes lèvres

de ton étonnement quand le soleil se couche

j’ai forgé la question que j’ai mis sur ta bouche…

aimer c’est le secret qu’à jamais je te laisse

ainsi parla le verbe être

et puis laisse sa place au verbe paraître (4)

 

il faut écouter les premiers articles de la déclaration des droits de l’homme qu’elle déclame avec au fond de sa voix ce dédain angoissé aux limites du désespoir et ses mots qui finissent par se tordre se confondre dans une rage résonnante

 

 

 

 

 

« les distinctions sociales

ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune » !?

et me voici chevalier à la triste figure

bâtissant détruisant avec la même armure (4)

 

c’était de ces nuits de solitude avec un cœur asséché, vide et avide de l’autre, des larmes comme d’inutiles cadeaux et qui chutent sans être ramassées, ce gâchis d’amour ruisselant au fil de l’age et des faux sourires esquissés au fond des couloirs

et puis une voix, Béatrice, toujours, cette voix si forte de fragilités, Piaf et Joplin réunis

j’ai comme une impression que le temps tourne court

alors, alors, on se fait en silence un café bien tassé

et on s’le boit et on s’le boit

à la table des morts ou je lis notre devenir (4)

va dire aux marchands du monde

que tout ce bleu et ce vert qui est à nous

et si dieu n’est pas qu’une ombre

il jettera leurs prières

au fond d’un trou

Hannah va leur dire ça ! (5)

quand Béatrice signe, elle écrit « soleils » à coté de son nom, ceux d’un monde meilleur certainement mais aussi pour moi ceux des mots et de la poésie qu’elle nous offre

la guitare égrène des perles de mélancolie, elle est là, petit bout de femme au milieu de ses poupées posées sur scène, silencieuses et fragiles compagnes et le cœur d’un public aux tripes grandes ouvertes…

pourtant le temps me manque

qu’aurais-je à te donner

hormis ces fleurs d’angoisse

que tu connais déjà

et la peur qui m’habite

cadeau empoisonné

qu’avons-nous à nous dire

qui ne nous fasse mal…   

 

 

 

(1) visage, l’enfant / la folle / 1976

(2) faire éclater cette ville, pourquoi tu cries / pour un bébé robot / 1978

(3) 48 kilos / faudrait rallumer la lumière dans ce foutu compartiment / 1977

(4) le chaos / le chaos / 1979

(5) Hannah / no woman’s land / 1991

 

 

site : http://www.mamabea.fr/

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voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...