Présentation

  • : Diaphane
  • : Ecriture, poésie, politique
  • Contact

au présent

50 ans
et ce petit cadeau

Chercher En Ce Lieu

mouvances

quand l'image appuie le mot
voyages, rêveries, musiques

Archives

diaphane express

21 janvier 2006 6 21 /01 /janvier /2006 00:37

je parle tout seul

peut-être pour palier l’absence

je m’engueule, me sermonne

les mains dans l’évier

la vaisselle à finir

je parle tout seul

des fois même dans la rue

et les gens me regardent

drôles, compassionnels

je parle tout seul

gouttes blanchâtres

à rêver un amour

assis, animal

revers de porcelaine

je parle tout seul

je crois à des choses

pouvez même pas savoir

même si c’est pas vrai

c’est bon quand même

je parle tout seul

et suis pas toujours d’accord

avec moi même

ce que j’espère

des qui disent que c’est impensable

c’est de l’amour

partout

de l’amour

je parle tout seul

les mains aux dossiers

le boss qui observe

la banque avide

l’épicier soupçonneux

je parle tout seul

le matin au miroir

la peau qui craquelle

et le bras dans la nuit

qui se tend et tâtonne

je parle tout seul

l’autre qui s’endort

aux vagues de coton

le corps qu’on replie

comme un besoin foetal

Partager cet article
Repost0

commentaires

B
Véritablement VISCERAL, le besoin de dire, hein?. Je te comprends oh combien! Celui qui ne parle pas tout seul est celui qui n'a rien à se dire, et celui-là est vide.
Répondre
D
Nous en sommes tous là: parler tout seul , se replier .
Répondre
A
Je ne me permettrai pas sur ton blog de lancer un débat sur les prémices de l'existence !!!<br /> Mais si j'osais, entre embryon et faetal , je choisirai faetal ; et comme je n'en fais qu'à ma tête, je relis tout une fois, à voix haute et très délicatement à la fin je dis :<br /> Le corps que l'on replie <br /> dans un besoin  faetal .<br />  
Répondre
D
tu as raison annick, je change et je suis ravi qu'un texte puisse évoluer grace à la perception du lecteur
D
annick, comme un besoin de retour aux prémices de l'existence corps adulte, faetal, source, je sais pas si j'arrive bien à transcrire, une sorte de remontée vers l'originel     merci
Répondre
A
Tu parles tout seul...c'est plus facile de se faire comprendre...même si parfois/souvent, on n'est pas d'accord avec soi-même, en effet ...Je relis à voix haute, à voix basse ton poème, et une petite chose me " tracasse"...le besoin d' embryon à la fin ?
Répondre

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...