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diaphane express

8 mars 2006 3 08 /03 /mars /2006 22:15

- eh mec, tu crains avec ton rott !

va, continue, petite bête,

habillée d’automne, aux poils débordants

le museau qui analyse l’asphalte du trottoir

qui est si loin des senteurs douteuses

du moqueur de l’autre coté de la rue

et puis le regard du type étonné

de me voir avec mon sopalin

ramasser la crotte, minuscule

et le cul tortillé de l’animal épanoui

- eh t’as vu la terreur !

quarante sur vingt cinq

vif comme l’éclair

douce comme le réconfort

face maligne et pile désuet

inconsciente et câline

un monde

l’odeur de ton poil, tes habitudes canines

et puis nous

ta truffe alertée, qui hume, qui détecte

le fond de tes yeux, avide et donneur,

et nos témoignages

toi si petite

tu me piétines, te frottes, me nargues, me séduis

le coussin pour t’ébrouer

le fond du canapé pour dessiner ton contentement

les limites de ton territoire

dans des secousses libérées

oui nous

et l’humain

au travers une petite boule de poils

fragile, et tellement complice

sentir le poids du silence, la larme qu’on essuie

- bonjour, excusez-moi,

le halot du réverbère renvoie l’ombre d’un grand chien

on traverse, je te sais curieuse et impulsive

arrogante parfois

c’est toujours la loi du plus fort

tes pattes survolent le sol

verrais-tu le danger si je n’étais pas là ?

les différences c’est aussi chez la faune

- elle est mignonne, comment elle s’appelle ?

elle s’appelle Virgule

c’est une bâtarde, une métisse

et vous savez pas les instants cachés

nos jeux, nos protocoles, nos défis

nos tendresses, nos apprivoisements

nos manques et besoins

nocturne

je sens cette haleine fuyante

la trace laissée de cette langue furtive

la chaleur animale

moi si démesuré qui te porte en mes mains

tes aboiements timides qui me font sourire

cette vivacité reptile, ce langage mimétique

cette présence

- allez on rentre, viens Virgule !

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commentaires

C
Quelle tendresse à travers tes mots !
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S
il est joli ce texte sur Virgule!
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R
c'est mignon comme tout.Et puis un ami des chiensqui se promène avec le sopalinm'est encore plus sympathique (sourire)
Répondre
D
trop génialle cette déclaration d'amour à ta petite boule de poils et de tendresse.
Répondre
B
Au portrait que tu en fais on l'aime déjà, ton petit chien!
Répondre

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...