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diaphane express

8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 15:59

j’avais tout froid, ce soir
engoncé sous l’étoffe
les draps suintent cette rage lasse
et les nuits perlées à se tordre
frissonnant, titubant
dans ces rêves crevés
j’ai eu encore besoin de t’entendre
merci Lola


C’est solitaire
Un petit peu la guerre
On grandit mal mal mal
Et si on grandit
C’est qu’il fallait le faire
Pour avoir l’air normal mal mal
On passe des tas d’heures banales
A tutoyer le désert
Le ciel a l’air malade
De l’atmosphère
C’est solitaire
Un petit peu la guerre...
Et c’est même pas l’enfer
C’est juste les jours qui manquent d’air
Ca donne envie de faire taire
Cette personne quelle conne
Qui grandit mal mal
Mal anesthésiée locale
Ce matin comme hier
Ca y est
Tu obtempères
Et c’est l’emploi du temps
Accès à l’espace client
Des mots qui rendent sale sale sale
Et tomber sous le sens
S’allonger dans le silence
Grandir à l’envers de rien
C’est solitaire
Comme un plaisir délétère
J’finirai mal mal mal...
J’m’en tape pas mal mal mal...

Lola Lafon / Le bilan de compétence

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commentaires

M
ah oui, tiens... grâce à Russalka, je pensais à une chose (un truc) : et si rêves crevés signifiait rêves fatigués ? Pour moi, cette nuance est d'importance...
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R
Ton poème est très beau, Diaphane, très réussite souhaiter d'aller mieux...
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D
merci Russalka, la chaleur et l'échange finissent de terrasser ce mesquin et relatif tourment, il y en a tellement d'autres et qui ne nous appartiennent...
L
Jolitrès jolije me permets un lien
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D
merci Luc, c'est un grand plaisir
M
...ce n'est pas le rêve qui est crevé, mais ce qui le recouvrait qui a crevé. Au total, je crois bien que Lola en un sens a raison, mais alors ce sont tous les rêves qui seraient crevés. Je pense à la Guerre des monde et à Godard... encore d'actualité, reflets de la bulle d'enfer de nos sociétés : sida... la liste serait trop longue. De nos rêves crevés ?
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D
oui Marie Gabrielle, la liste serait trop longue et merci d'avoir pris le temps de la découvrir, si vous le désirez, lisez son livre  "une fièvre impossible à négocier", le combat d'une femme et le constat d'une société avec du tendre comme cimenttous ces mondes qui nous côtoient et que nous ne voyons pas, merci
M
Paint It Black - mon fétiche... et du L52.Cependant que Lola aura sans doute un côté Vanessa (Paradis) dans une sensibilité qui me serait alors encore accessible, je n'adhère pas à l'écriture de ses mots qui (me) font flic, ne trouvant encore personne pour en détourner le sens par un regard demeuré celui  d'un enfant. J'irai quand même voir, parce que c'est vous.Bon courage.
Répondre

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...