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diaphane express

1 novembre 2005 2 01 /11 /novembre /2005 23:00
écriture anonyme
narcissisme illusoire
les doigts courent sur le clavier
la pâleur bleutée de l’écran renvoie le rêve d’être lu, de partager,
de se croire certainement moins seul
combien de lambdas égarés traversent leurs nuits avec ce cri silencieux,
ce besoin effréné de s’offrir sans pudeur, d’espérer un hypothétique lecteur
trop plein de lassitude, trop plein de manque
alors on livre au réseau un peu d’humanité, un peu d’intime
on attend une voile sur le pourpre brumeux de l’horizon
on s’invente d’autres reflets au gris délavé du miroir
et les mots s’inscrivent comme les notes tristes d’un requiem finissant
ce journal électronique devient compagnon, thérapie, confessionnal
qu’importe l’issue, l’acte au fond est essentiel
celui d’arracher au quotidien la léthargie ambiante
d’hurler à l’innommable son besoin de vivre
se donner à soi-même la preuve d’exister
et les nuits s’égrènent
sablier trop étroit ou la poudre jaunâtre ne glisserait plus
silence figé
les mots sont écumes qui meurent sur les touches
des relents de passé confondus au présent
les yeux plongés jusqu’au fond de l’écran
baiser chimérique aux caprices du temps
 
l’aube va renaître, le masque est à coté
celui que l’on va mettre pour tenter d’avancer
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commentaires

M
Pardon du ton brut, Daniel, et je suis si heureuse de connaître à l'instant votre présence chez moi, lame de l'âme -  vent pour vent ?Cependant, croyez-vous que j'entretiens la solitude ?
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M
Je crois que le masque est le signe que l'on s'est senti étranger à soi-même. Cela fait du bien d'effacer la sensation du masque en entendant quelqu'un... Je me demande si sans le masque, nous ne serions pas invisibles à l'autre autant qu'à nous-même. "Combien de lambdas égarés... sablier trop étroit... baiser chimérique au caprice du temps...",Oui Daniel, la peur est là d'un goutot d'étranglement car la parole assoiffée ne reconnaît plus la personne à abreuver derrière le plus beau des anonymats.
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D
<br /> <br /> Marie Gabrielle, vous êtes unique et joyau, je connais votre univers et votre laboratoire verbal, il m'impressionne et je n'ose y laisser trace, vos pétales tombent toujours à l'essentiel, vous<br /> explorez, remontez aux racines de ce blog , et me voila ému, vraiment<br /> je vous embrasse madame...<br /> <br /> <br /> <br />
M
J'aime écrire, sur les blogs, pour moi, pour les autres. J'aime, et l'acte d'écriture n'est pas pour moi douloureux. Ce serait presque comme une joie.<br />  <br /> <br /> Je ne me sens pas noyée  ni inquiète ni en manque ni envahie de ce sinistre besoin de me dire.<br />  <br /> <br /> Je ne me reconnais pas dans ce que vous dites là; je n'ai pas le goût du pathos. on peut écrire joyeux , serein, avec ou sans tempérament , vous savez.... On peut écrire comme la vie. Ecrire n'est pas la preuve de mon existence, mais sa manifestation. Ecrire n'est pas vivre, ni se soigner, ni se confesser.<br />  <br /> <br /> Ecrire c'est comme respirer. je peux pas vous dire mieux. On est trop influencé par toute cette imagerie de la souffrance. Ecrire est un besoin. Sans doute est-il plus fort chez certains... Mais aujourd'hui, vous le voyez  bien, nous sommes plus nombreux à écrire, et même à écrire plutôt bien.  Et le style est une vaste foutaise! Un truc à vous couper la chique.<br />  <br /> <br /> Votre blog, enfin ce que j'en ai vu fonctionne comme la vie; avec des moments d'élan poétique, avec des coups de gueule, avec des infos et j'aime que ce soit comme ça. Je fuis ceux qui font "style" et qui sont sérieux ou qui nous assènent leurs vérités édifiantes;  ou leur vie de douleur, de malheur, d'obsession. Comme si chacun de nous n'en avait pas sa dose, de tout ça. Mais tout ça, on s'en fout, justement ! Un blog doit-il nous imposer ses misères?<br />  <br /> <br /> Ecrire pour aller vers les autres, c'est formidable , non?<br />  <br />
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D
<br /> <br /> merci Merbel, il y a dans vos commentaires une justesse qui m'impressionne - oui écrire c'est aller vers l'autre et je suis heureux que vous retrouviez au travers mes quelques mots les joies et<br /> contrastes de l'existence - je veux transmettre au travers ces textes l'humanisme qui m'habite - bon vous l'avez vu je ne suis pas foncièrement optimiste mais je veux garder cette foi en<br /> l'homme et me battre pour - après tout n'est-ce pas l'utopie qui fait avancer les choses ?<br /> j'ai réel plaisir à vous lire et j'attends de vous retrouver - encore merci Merbel<br /> <br /> <br /> <br />
L
il est d'un réalisme, certes pessimiste mais il montre bien la réalité de la vie, il faut la vivre, la subir mais elle est là et on a pas le choix et ceux qui le connaissent savent très bien ses idées et doivent les respecter.<br /> Ne vous inquiétez pas pour lui. A deux ils vivent leur vie et même si ce n'est pas toujours facile ils leur arrivent souvent de prendre des douches tiédes, voire chaudes...<br /> Et nous sommes tous comme lui, on passe facilement du bonheur à la souffrance...
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F
Tu as l'art de la douche ecossaise avec tes mots. A te lire on passe de l'espoir au désespoir . On passe de la noirceur des ténèbres au bleuté de l'espérance.C'est presque comme si je te voyais les yeux fièvreux d'Attente et la main tendue vers "Un Quelqu'un", plein d'espoir d'une réponse. ça , c'est le coté chaud de la douche.Le coté froid : tu jettes des mots sombres, désespérés,morts.Tu gerbes ta désillusion , ton dégout, tes souffrances ....la solitude.<br /> Tu éructe tes pensées et leur contraire.<br /> Ceci dit , c'est la réalité de la vie .Pour trouver la vie acceptable , il faut y mettre du sien , il f aut puiser au plus profond. Mais il faut a tout pris rester lucide mais on peut trouver un équilibre entre la réalité de cette chienne de vie et l'autre réalité qui est de la vivre . Peu de choix certes mais quelques options : le coté noir des lamentations , du rejet ; la on se flingue , on vit TOTALEMENT retiré de Leur monde,on devient anar, on devient acariatre, un vieux con,et plein d'autres hypothèses ,; on peut aussi s'adapter en apparence c'est pas de la triche, c'est comme pour les animaux : c'est de l'adaptation au milieu et quitte a s'adapter autant le faire dans la joie et la bonne humeur.Une forme de sérénite.Quand tu réaliseras que quelqu'un, quelque part est a toi , pour toi, sans concession, avec et sans masque, peut-etre que le bleu adoucira le noir.La douche sera tiède. <br />
Répondre

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...