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diaphane express

18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:47

ils ont trouvé leur terre, de naissance ou de fuite, qu’importe, ils l’ont aimé et ont œuvré pour elle, pour le paysage au travers l’œil de l’autre, pour l’homme encore et tant mieux, c’est surement ceux du terroir qui fauchés de temps n’ont plus de frontières, mais palpent les racines tous comptes faits d’une même âme, l’humain 

en 1990 je participe à un concours de vidéastes amateurs pour le conseil régional dont le but est « promouvoir la région » sous toutes les formes soient-elles, je choisis le mot et l’image

des rencontres avec la brume frileuse des prairies, ce souffle invisible d’identité qui laisse rêveur et songeur, un mot commun et unificateur : la passion, le reflet d’être investi d’un autre nous-mêmes, qui préserve, qui transmet, qui donne…

verrues d’écorce, bave de boue au travers le sillon, la terre, ses apparats de sable ou de roche et ceux qui l’aiment, au fond de l’humus, les âmes, et vivre au décor du derrière le rideau c’est passer les frontières, corrompre les lignes, les différences comme étendards, du sentier à l’horizon, leurs yeux scintillent, ils ont le souvenir, la passion, l’amour

ils ont la mémoire, celle du fracas des chars ou d’antiques bateaux délivrant épices et étoffes, celle de la plume aussi, de l’atelier au fond du fleuve jusqu’aux astres voilés,

 

alors je sais le voyage du visiteur sur le net trop furtif, et là, deux films de seize minutes

mais pourquoi pas ?
à la remise des prix, le président du conseil régional n’avait rien vu, il aurait même serrer la patte de mon chien, il reste la réaction des enfants dans les classes, ils ont rêvé, ont effleuré l’histoire et rencontré des gens


ces gens là 1

- il s’appelle Jean Pierre, son atelier était au cœur de la vieille ville, avec patience et talent, il sculpte le bois et fait naître Lafleur, notre Guignol à nous Picard

- Nisso, il est des hommes que l’on écoute, l’horreur des camps et lui seul survivant, échoué à Amiens qui pour survivre va faire renaître ce que les gens de la cité avaient oublié : les hortillonnages, ce marais veiné de brume et rieux comme on dit chez nous

- et puis Michel, qui sorti de sa blouse blanche d’infirmier plonge au creux des fleuves pour y chercher nos traces

 


Ces gens là 1
envoyé par diaphane


ces gens là 2

- elle a voulu rester anonyme, elle nous rappelle un siècle d’histoire avec les mots de la rue et du cœur et ce passé si récent tellement oublié, nos socles invisibles et pour elle toujours les mêmes façades

- il s’appelle Armel, et pour écouter la ruralité dramatique de son poème, sa voix, et ce patois tout porteur, bottes terreuses qu’on secoue, calvaire comme balise au ressac figé de la plaine, son établi, son étau, le narrateur se confond peut-être

- Cécile était gardienne de la maison d’un des plus grands écrivains de cette boule qu’il avait exploré, inventé et bien plus loin encore, on l’à viré quand on a décidé de rendre la maison du Maître rêveur, kitch et piège à touristes, oubliées des années de passion et de pédagogie

- et puis François-Xavier, l’architecte, dont le projet projeté dans le film a été réalisé et très bien perçu par l’entité urbaine, et ces mots testamentaires : « je crois en l’avenir »

 


Ces gens là 2
envoyé par diaphane

j’espère que vous prendrez ou avez pris le temps de faire comme moi, rencontrer ces gens là et il y en a tellement d’autres, anonymes et portés, par delà le soi, saisir la terre, étreindre la peau, dénuder nos regards et y voir le reflet d’un monde unique,
de pupilles siamoises et d’étreintes universelles
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commentaires

C
Is sont  si beaux et si vrai ces gens là et si porteurs d'histoire, de culture, de patrimoine,de gnérosité, de passion ,  de vie , ils crèvent  la caméra de présence et de vérité  !Bravo pour la simplicité , l'authenticité, l'émotion  et l 'élégance de ces vidéos-textes !très bonne soiréechrystelyne
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D
<br /> merci chrystelyne, merci d'avoir pris le temps de découvrir et d'écouter, certains ne sont plus et c'est par nos yeux qu'ils survivent, je me permets de mettre ton blog en lien, je devais le faire<br /> depuis longtemps déjà<br /> je t'embrasse<br /> <br /> <br />
A
Ton film est passionnant . Bravo et merci .
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D
<br /> ah, voila une visite rare et sympathique, muette depuis trop longtemps, je suis heureux que tu aies pris le temps d'aller au devant de ces anonymes passionnés mais chaque partie du globe a ses<br /> propres richesses, suffit de s'arrêter et de d'écouter<br /> merci Annick<br /> <br /> <br />
V
C'est tout simplement magnifique. Couleurs douces, dessin des formes très peu tranchantun petit air des façades de Venise dans le premier filmdes personnages qui aiment le travail de leurs mainsmais aussi leur choix et leur belle régionc'est très émouvant de se dire que peut -être certaines de ces personnes ne vivent plus mais sont encore vivantesgrâce à toimille merci!je mettrai en lien vers toi lorsque je posterai un article sur la langue picardeces films disent ta région mieux que tout...
Répondre
D
<br /> merci Viviane, je savais par le contenu du billet que tu viendrais t'y promener, les témoignages en partie 2 sont eux aussi trés émouvant, au delà de la terre ce sont les gens que j'aime, ces gens<br /> là comme toi, comme moi<br /> je t'embrasse<br /> <br /> <br />

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

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une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...