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diaphane express

3 avril 2006 1 03 /04 /avril /2006 06:58
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les mots, ces entités furtives qu’on accouche et qui comme des enfants nous échappent avec le temps, les mots ces défécations de l’esprit, miroir de peurs et de rêves, narcissisme en cadeau, jouissance solitaire avec au fond de l’âme tellement d'envies potentielles, l’autre invisible

désir d’être lu

ou écouter

Fabien me parle, appelez le « Grand Corps Malade », c’est lui qui le dit,

il est midi vingt

les mots, c’est en les assemblant qu’il nous emmène, qu’il nous dérange nous fait pleurer

des mots simples, de la rue, du quotidien, des yeux qui observent et posent sur la feuille

notre reflet, notre rejet, notre projet

il ne fait pas comme il se doit,

de la masturbation intellectuelle pour intello-caviar, non il prend sa substance dans le vrai, le langage parlé et il en fait une symphonie d’émotions

Fabien il slame,

allez,  juste un bref retour

le slam, l’envie de dire, de prononcer, de faire entendre la poésie du mot

tu sais les go-go girls qui enfilent les billets dans le slip

là ce sont des nanas ou des mecs qu’ont trois minutes pour déclamer leur cœur,

le verre en récompense

et les mots s’égrènent graves ou rieurs, timides ou criards

des mots sans contrainte, libres, dernier refuge d’expression puisque non catalogués

le slam c’est la douleur du naître

le retour au premier souffle, le vent des yeux

à cappella

seulement pour la beauté du texte et du message susurré

l’artiste est celui qui prononce et aussi celui qui écoute

la voix engendre les ambiances, les univers

les rêves et les constats

elle paralyse d’effroi ou de questions

elle dérange et séduit

le slam est un hymne à la poésie,

la survie de l’écriture, miroir sensible aux affres de notre monde

à prendre sans orgueil seulement avec le cœur

dernier espace de liberté verbale

Fabien est Grand Corps Malade

enfant de la banlieue

il nous y projette,

sa grande silhouette appuyée sur sa béquille

son regard d’azur et cette voix profonde et apaisante

et puis ces mots tous ces mots

qui nous ouvrent le cœur et les tripes

nous prennent par la main

et nous lavent les yeux

Fabien nous offre le quotidien, l’amour

la souffrance et le rêve

il est midi vingt

le son de sa voix, l’envoûtement de ses dires

juste se laisser emporter, toucher l'instant

musique : S Petit Nico / textes : Grand Corps Malade

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commentaires

A
ton texte est aussi beau que le sien ; super super à vous deux ...( dommage que ça s'arrête d'un coup sec .)
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D
merci pour ce compliment, non j'aimerai vraiment avoir la verve inspiratrice de Fabien, il suffit d'écouter son album
D
Il est super!!! <br /> Je ne cesse d'écouter midi 20  je ne me lasse pas de sa voix chaude et de ses mots posés comme des fleurs aux senteurs printanières!!<br /> Merci pour ce très beau texte Daniel
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O
Salut Daniel, je voulais te remercier de ton mot sur mon blog. Tu as écrit un superbe texte, bravo !! tu vois j'ai son CD depuis hier il passe en boucle, un bonheur !!!Moi aussi, j'ai tenté mon slam... Ecoute sur mon blog !!Merci pour tout,Avec mes amitiés,OLIVIER
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R
c'est magnifique ce texte, daniel, j'ai assisté à ce genre de travail communautaire... en Afrique où les griots se regroupaient sous l'arbre à palabre et improvisaient, parfois jusqu'au hurlement, dansaient leurs mots les pleuraient les murmuraient... Vieille tradition dont tu parles merveilleusement..
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K
j'ai découvert le slam il y a 6 ans, j'ai eu l'occasion de voir le grand slameur Américain Saul Williams, c'était pour moi une vraie révélation, j'ai découvert enfin que la poésie pouvait prendre corps, <br /> Saul ne se contentait pas de scander ses mots, son corps aussi participait au poème, son regard, <br /> j'ai découvert que une poésie qui parlait de la vie sans détour, sans fard ni intellectualisme,<br />  <br /> et depuis j'en consomme sans modération, et puis lors des séances slam dans les bistrots, il y a toute l'ambiance autour, le partage des mots, des verres, des rires, de la révolte, de l'éspoir,
Répondre

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...