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diaphane express

2 novembre 2005 3 02 /11 /novembre /2005 23:00

psy

Avant peut-être, …
…camisole déchirée et comme des grognements, morceaux de pulsions éructés, les ongles usés sur la pierre. L’autre se penche vers la lucarne de verre, ses mains certainement serrées au fond des poches de sa blouse blanche, comme une bête peureuse lance son défi, le signe dérisoire de sa puissance et de sa soumission.
Tout est blanc, sauf les yeux de celui recourbé au fond de la cellule, injectés de refus et de haine, d’incompréhension, des yeux d’ailleurs.
Le cortège des observateurs s’éloigne, juste les pas ralentis de ceux qui peuvent encore marcher, transpercés parfois du hurlement d’un autre errant. Ils doivent statuer sur le devenir de tel patient, patient, le mot qu’il faut. Qu’ont-ils pu faire pour être condamnés au silence et à la solitude ? Des doigts qui fouillent l’obscur, l’inavoué, l’impalpable.
Comme des cœurs déchirés, la lèpre qui colle et fait se dessécher l’existence.
Ils ne m’ont pas reconnu, m’ont-ils vu ?
Je suis patient, tapi aux frontières de ce qu’ils me laissent, j’attends de ne plus les voir, parfois l’éclair de leur chair sanglante sur les barreaux, lambeaux palpitants de leur égoïsme nécrosé, ultime vestige de leur aberration, triste vengeance.
Une nuit j’ai aperçu le ciel et ses points brillants. Ce doit être le vide là haut, comme en bas mais en plus beau et silencieux. Souvent je m’allonge sur le béton, je dessine avec ma langue des cercles de bave, et je reste béat m’imaginant baigné dans l’onde noire d’un lac, avec ses lignes concentriques comme complices et preuves de mon souffle.
Ils vont revenir, je le sais, ils me souilleront encore de leurs regards, me jugeront encore, m’enfonceront encore plus dans le méat de leurs institutions et de leur dégénérescence.
Qui suis-je, pour qu’ils s’acharnent ainsi à m’ôter le fluide qui me nourrit ?
Qui sont-ils pour m’interdire d’être ce que je suis ? Ils me couperont les doigts si je continue à écrire.
J’ai eu l’audace, explosion de violence, le pourpre d’un visage éclaté, taches brunes éparses, des cris qui ont fait taire et sourire ceux qui les poussent d’habitude, des pas de course dans les couloirs, halètements et fuite.
La peur a basculé et s’est offerte, envahissante et tenace, rampante et cruelle comme un juste retour des choses.
Camisole déchirée, plus de grognement, rien que des ronds de salive sur le sol et du sang tout autour.
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commentaires

A
Ton texte que j'aime beaucoup m'évoque le mari de mon amie , dément depuis neuf ans et qui a mis fin a ses jours , malgré ..." l’autre se penche vers la lucarne de verre, ses mains certainement serrées au fond des poches de sa blouse blanche, comme une bête peureuse lance son défi, le signe dérisoire de sa puissance et de sa soumission."C'est pour lui et pour elle que j'ai écrit " pleure ".On ne peut que constater la limite de la puissance des traitements et la soumission de nous tous devant le désir morbide exacerbé .
Répondre
S
une seule réaction sur ce texte que je n'avais pas vu mais qui m'inspira peu et que j'ai parcouru en diagonale.<br /> De la ponctuation...
Répondre

voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...