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diaphane express

18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 21:55

c’est un champ, pas celui de David et de son échelle d’anges mais peut-être pas si loin

 

moi, j’avais quatorze ans, j’avais vu l’année précédente la rue, ses drapeaux d’utopies et ses matraques, il respirait sur les murs un souffle d’inattendu, de révoltes, ma règle en centimètres marquée en manche de guitare et une prof de français qui dépassait l’orthographe pour élever nos consciences, et puis ma mère entre sa vaisselle, nos devoirs et son fer à repasser, mon père, harassé au retour du boulot, métro, dodo,

c’était le département du quatre vingt treize, les cités enflaient, colonisaient le moindre espace, aux récrés soudain les bandes, d’autres langues et aux déchirures crachotées des radios, le sang d’Asie et des refrains fades et lénifiants

je me souviens, suis sorti du ciné comme emporté,

là-bas de l’autre coté de l’océan, ils s’étaient unis d’amour et de musique, de tolérance et de paix, la révolte des campus s’était mutée en brassées de fleurs et volutes artificielles, ce dernier soubresaut allait engendrer quelques années d’utopies de Frisco à Katmandou, de Londres à Berlin, les hippies succédaient aux beatniks, non violence et rejet du consommable, Wharol n’avait pas encore transformé la conserve en œuvre d’art et moi j’ai continué béatement mes  enseignements, lire oui mais pas compter, quatre et demi de moyenne en math, Kerouac, Leary, Prévert, Ginsberg en livres de chevet et la rue, on y dormait encore tranquille, errer par défi, conscience, aspirer à l’ailleurs pour se construire humain, et se chercher, comme traces tous ces élans fredonnés, nos éphémères aspirations en étendard, le sac sur l’épaule, la route et ses lots d’imprévus,

n’empêche, dans l’époque si loin des encravatés patentés pour décrier, trop suffisants et restreints pour prédire, reste une vision humaniste bientôt sauvegarde de l’espèce,

je me souviens, suis resté fidèle à l’éthique et au partage, three days of peace and music,

désormais cadre, mes bracelets trahissent sans tatouages ni cartes, tous mes battements et espoirs, joue encore, pose tes notes à mon rêve, emporte-le, la boue n’est pas sale et nos chants nous élèvent, désormais à l’anonyme de leurs claviers, ils jettent la critique et l’opprobre sur ces temps là, comme ci cette époque de nihilisme tribal, de morale piétinée, de sirènes et de caméras valait mieux que celle de cinq cent mille égarés venus communier dans l’amour et la musique, les fleurs piétinées laisseront place au no futur, aux voitures incendiées, aux drones et leur silence de sang,

même cheveux courts, caméléon éprouvé bien hypocrite aux tendances et rites, c’est l’humanisme, l’écoute, cette philosophie d’ouverture et d’attention qui marginalise, joue pas le jeu, solitaire si vous saviez, tellement imprégnés, vos dogmes vous aveuglent,

alors,…

 

les pâturages de Bethel sont protégés maintenant, sorte de nécropole dédiée à l’humain et à des idéaux déchus, restent quelques accords de blues à ceux qui voudront bien les entendre…

 

photos : woodstock / Michael WADLEIGH
woodstock :
un site à découvrir

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 14:07

tiédeur moite, fin d’après midi

combien de prairies foulées depuis tant d’années, de grandes scènes en podiums de village, toujours cette magie cérémonieuse, l’offrande d’une masse bigarrée tendue vers la note et la voix, la musique porte et envoute, fait bouillonner ce chaudron d’âmes avides, brumes de jour ou de nuits puis refuge intime au milieu du nombre, au fond de l’ombre des visages, des accords, communauté furtive, baiser d'instants,

dans ce dédale nourricier

le phrasé tendu au bout des cordes de Laura, du Big Brother mais du Quicksilver aussi, ce blues poisseux et dépouillé, maudit et salvateur cafard qui fait le balancement obligé,

et puis Tiphaine, du kozmik blues à Pearl mais aussi du funk au hard, emportements hypnotiques aux envols de zeppelin, soubresauts de souffle et de gammes explorées,

mes yeux si emplis soudain grands ouverts

là, juste là, immobile et offert,

à écouter…

 



frenchkiss / lust / R4 festival / Revelles
les retrouver :
 

http://www.frenchkisstheband.com/ 

http://www.myspace.com/frenchkiss78

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 13:51

ça y est tu marches sur la lune

des coups du père au manège enchanté

triste Bambi

sont désormais des millions d’orphelins

d’autres gloseront de tes ambigüités

l’a-t-on fait pour Gide, Trenet ?

être créateur et visionnaire c’est dépasser l’humain

i just can’t stop loving you…


Dirty Diana

Michael Jackson et Steve Stevens / New York 1988

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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 21:59

ce soir comme  posé au coeur du bar
ce concert je l’invente mais il serait pareil

voila des bribes de vie sous sa casquette

et sa voix rauque,

et moi je suis pas cravate, costard,

juste une âme

en peine de paix et d’échanges,

elle chante et crache la souffrance de tous âges et pays, 

au milieu coule une frontière,


Louise je t'embrasse, toi et ta solitude
il faudrait s’aimer quand même,
tous sodomites du système,

ce soir timidement

Hamed ta boutique écrasée à l'asepsie du béton, la Murène et ses chimères
et puis ces trains et bateaux qui charrient douleurs et cultures

tous ces compagnons de silence

Zara, ne pleure pas ton retour, il en est ainsi,

tes frères et maman l’ont dit

ces deux mondes en tâtonnements, mains liées,

si trop de mal à s’unir

Louise j’ai peur un jour de te rejoindre, qu’est-ce qu’il fait le ciel ?

le fond des rues comme les avions et colères,

ces vies de caniveaux aux menottes ou ceintures d’incandescence,
filles cousues et criardes,

ces enfants du silence aux visages de plaies

en murmure,

au fond du cendrier, aux culottes abandonnées, aux jeux entrepris,

un jour ils sauront, je sais comment on fait, je fais ce qu’on me fait,

moi non plus je bois pas de coca, tellement de chance,

toutes ces innocences bafouées et torturées,

Nicolas et ses kalachnikov

Louise tu s’ras partie quand j’arriverai

suis déjà vieux, assez les cris, comment y va ton monde

l’avion décolle comme ma colère

un aller simple vers l’enfer, exil ou foi,

et voila encore la rue

de la misère à la fouille même société, les mains en l’air !

mais là tes mains sur ma peau…

ce soir si loin du bar


ce concert dans ma tête, ce baiser de trottoir et d'espoir
au milieu coulent tant de frontières,

quand les mots s’accompagnent des accords du souvenir,

nourris de différences,

sous la casquette ou sur les cordes

Gavroche à la Patti et l’ombre de Piaf ou Léo

et puis aussi un peu de Mano et Bertrand

notre petit théâtre et nos tremblements

mais merde aimons-nous !

comment y va ton monde ?

écoutez Flow, des yeux d'humains avec de la musique...


vidéos : faut pas rêver, Louise, Ca dégénère
merci flow
et puis allez vous promener chez lui, c'est plein de richesses
là juste à droite, écoutez shalom, fouille et Coca

je peux le dire aussi à toi
qui fait la fête et qui s'en va
tu sais à la sortie du concert
tu dois remettre ta muselière
penser à refixer tes oeillères
cher congénère
ça dégénère
des générations entières
dégénaration entière...

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14 mars 2009 6 14 /03 /mars /2009 22:17
dewplayer:http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/15/86/22/10-Le-Tango-Funebre.mp3&


osez

dire qu’ils vont se vautrer dans l’hommage après t’avoir ignorer plus de dix ans

pleurer avec ceux hirsutes au-dedans à t’écouter aux heures blanches

le rock poétique celui qui pense et suggère c’est si rare

comme un froid ce soir, le même qu’au départ de Serge

Christophe a perdu son pote, Bergman et Fauque les mots

happe

anonymes figés, glacés en cet univers à perte de vue

t’étais pas né

des bouts de vie à l’incandescence discrète posés sur l’oreiller

au bout de la perfusion, monsieur rêve, résident de l’unique

dépassée la ligne blanche et la brume trouble du vivre

malaxe

tout ce fouillis fragile balloté aux saveurs du temps

au fond du trou tellement d’heures partagées

dis bonjour à Léo et Claude à Georges et à Jacques

les notes ont bu mes larmes et ta voix comme un signe

c’est comment qu’on freine


le tango funèbre

paroles : Boris Bergman / voix : Alain Bashung

( écoutez cette version chantée par Brel, Gréco et Bashung à l’époque en tango et reprise dans cette version intimiste comme seul l'interprète pouvait le faire)

merci Alain
-----

Ah! je les vois déjà
Me couvrant de baisers
Et s'arrachant mes mains
Et demandant tout bas
Est-ce que la mort s'en vient
Est-ce que la mort s'en va
Est-ce qu'il est encore chaud
Est-ce qu'il est déjà froid
Ils ouvrent mes armoires
Ils tâtent mes faïences
Ils fouillent mes tiroirs
Se régalant d'avance
De mes lettres d'amour
Enrubannées par deux
Qu'ils liront près du feu
En riant aux éclats
Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!

Ah! je les vois déjà
Compassés et frileux
Suivant comme des artistes
Mon costume de bois
Ils se poussent du cœur
Pour être le plus triste
Ils se poussent du bras
Pour être le premier
Z'ont amené des vieilles
Qui ne me connaissaient plus
Z'ont amené des enfants
Qui ne me connaissaient pas
Pensent au prix des fleurs
Et trouvent indécent
De ne pas mourir au printemps
Quand on aime le lilas
Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!

Ah! je les vois déjà
Tous mes chers faux amis
Souriant sous le poids
Du devoir accompli
Ah! je te vois déjà
Trop triste trop à l'aise
Protégeant sous le drap
Tes larmes lyonnaises
Tu ne sais même pas
Sortant de mon cimetière
Que tu entres en ton enfer
Quand s'accroche à ton bras
Le bras de ton quelconque
Le bras de ton dernier
Qui te fera pleurer
Bien autrement que moi
Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!

Ah! je me vois déjà
M'installant à jamais
Bien au triste bien au froid
Dans mon champ d'osselets
Ah! je me vois déjà
Je me vois tout au bout
De ce voyage-là
D'où l'on revient de tout
Je vois déjà tout ça
Et on a le brave culot
D'oser me demander
De ne plus boire que de l'eau
De ne plus trousser les filles
De mettre de l'argent de côté
D'aimer le filet de maquereau
Et de crier vive le roi
Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!

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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 09:12

soudain au delà du morose et des conflits, un visage, de toutes couleurs, de toutes soumissions et aspirations, cette boule qui tourne et porte son intelligence au travers les mots et la figure d’un citoyen du monde, oui, un citoyen du monde, buriné en sa savane, laiteux en son île, étoilé de sable en son désert, juste l’écouter, le voir

ici on est loin des cercles-fichiers, de ces communautés virtuelles, mes copains d’il y a longtemps et le livre des faces, fraternité illusoire au bout d’un clic, ici on est nulle part ou ailleurs, on y vient juste pour écouter, rire ou pleurer, celui qui connaît les langages traduit et celui qui a les yeux découvre, les autres, des vies mais si différentes, tellement de rencontres potentielles si loin du narcisso-nombrilisme des auto-satisfaits, pléonasme, non, définition,

finis tous ces défaitismes, s’il nous reste une chose, mieux vaut que ce soit se retrouver, s’apprendre, oui se nourrir de l’autre mais ne laisser que reflets d’humains, l’essentiel avec une main pour encore estomper la larme, un témoignage aux allures planétaires, des bouts palpitants de vie, bienvenue, entrez !

on l’a baptisé d’écolo mondain, de photographe pontife, il n’empêche, il a laissé les plus belles photos de nos reliefs et diversités, posé le doigt là ou ça fait mal, voulu et veut encore nous faire prendre conscience, loin des restrictions politico-médiatique d’un Hulot, non, il n’impose pas, propose juste, découvrez vous, apprenez juste à écouter toutes ces différences qui font notre ciment et l’ébauche d’une construction de cœur et d’humanisme,

6 milliards d’autres, dont nous sommes, un projet avec seulement l’écoute et l’éveil comme matériaux,

j’ai décroché de ces autosuffisances numériques, quel beau texte, quelle belle photo, j’ai juste passé des nuits à écouter ces témoignages à voir ces visages, miroir de leur environnement, leur vécu si différent et tellement semblable, les cœurs et les âmes se retrouvent si proches des souffrances et des rêves, jamais projet ne fut plus pur et dénué d’intérêt que celui là, juste se découvrir et quelque part s’aimer,

il me reste encore de longues nuits à partager tous ces destins, soudain l’écran utile et la curiosité dévoreuse, effleurer ce qui nous sépare et nous lie, entrevoir d’autres horizons qui sont les ciments de notre communauté,

- quels étaient vos rêves d’enfant ?

- quel est le sens de votre vie ?

- qu’avez-vous appris de vos parents ?

- qu’est-ce que vous ne pourriez pas pardonner ?

- d’après votre expérience, qu’est-ce que la guerre ?

- que croyez-vous qu’il y ait après la mort ?

sur une base d’une trentaine de questions, ce sont les rites, les aspirations, les vécus qui se mêlent sous des rides et couleurs si différentes, j’entends déjà les voix dénonçant la puérilité du projet, qu’importe, ceux qui s’arrêteront sur le site seront ceux qui prennent le temps et même invisible gardent une main tendue vers l’autre,

ici il s’agit d’amour, de gratuité, de partage,

entrez dans le monde, notre monde,
celui de 6 milliards d’autres,

plus vous…

* photos extraites du site

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 21:39

c’est l’heure des aubes tièdes

quand le cœur des villes s’ébroue de son mutisme nocturne pour retrouver le ronronnement piaillant que la clarté fait naître, les étals se garnissent de viandes ou fruits frais, et les silhouettes de cires ou de plastique aux reflets des vitrines revêtent leurs nouveaux habits,

on éteint les projecteurs, tourne un peu l’immobile modèle pour mieux l’offrir au regard frileux et critique du promeneur-consommateur,

l’heure du quotidien qu’on ne lira pas, du croissant avalé de travers, du dehors à la clim aseptisée du bureau et de ses rites

ils sont arrivés, discrets, juste visibles à ceux qui ont des yeux, sont restés quelques jours, ont crevé les devantures maquillées et froides, ont fui par les toits

 

j’avais rien vu, je vous jure, je n’avais pas remarqué doucement au fil des deux premiers jours ses pieds et ses jambes se fondrent, si las de ces silhouettes vendeuses et stéréotypées,

ce matin comme un autre, peut-être les yeux plus ouverts, le cœur béat

il est là, impudique nous montrant sa fin à venir, silencieux et ailleurs

flaque de poussières

et j’ai crains le pire

et le pire est arrivé,

naufrage lent et agressif

un visage au fond du seau, non !

juste une serpillière

et notre gueule claquée au carreau


soudain plus d’échoppes, plus de marques, ils se réveillent ou squattent ces mètres carrés d’exhibition, égoïstes et impudiques, je me souviens son ventre, je m’étais arrêté, étonné de ce pied indécent qui crève la peau et là, figé, je le vois, avide et démesuré, allez sors, sauves-toi de ce carcan liquide et aveugle, montre ta tête, fragment d’humain boursouflé, impatient,

il la tire, l’attire et son âme avec, j’en suis sur,

emmènes-là aux crêtes des quartiers loin des vitres et de leurs illusoires passages

ton visage qui mange le sourire de ta mère


et puis, ceux de la rue qui nous font détourner la marche pour les éviter et les ignorer encore, leur caddie fourre-tout, juste le ramassis de nos projections, pourquoi de l’autre coté,

y déployer son rêve peut-être, terrasser l’indécent au profit du juste, les voiles gonflées même draps, torchons ou plastiques amènent au bonheur, grimpe, approches-toi du ciel, de la lumière, tu sais déjà l’illusion des valeurs, te reste l’évasion, à la bouche des ports, vaisseaux scintillants, ton envol au travers la ville, va…


« L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts » disait Millet.

nos aveuglements de rides aux berges des paupières, l’imaginaire nous tire vers le dérangeant, des sillons de la glaise nos anus en récolte et ces visages de douceur tatoués au métronome des saisons, la buée qui s’estompe, sagesse des plaines, invisible, piétinée


rêve écolo, épluchés champs et sous-bois, à l’affut comme le chien nourri juste pour ces jours de traverses, de battues, la mort entre deux verres, plumes et poils battants au dernier souffle, l’œil rouge de l’animal au regard torve du chasseur, et derrière l’habillage guerrier, la nature qui se venge, tentacule végétale patiente et sure, même le compagnon à quatre pattes mime l’indécence et le folklore meurtrier, c’est bien la terre qui te mangera et tu n’y pourras rien, allez cherche un refuge, traqueur traqué


il était dans la vitrine opposée, bras tendus, il lui disait « je t’aime » au bout du papier puis il a traversé la rue, s’est retrouvé prés d’elle, tout prés, à l’embrasser, à lui couper le bras de l’anneau, celui de l’alliance incertaine, à lui dire certainement « attends-moi » avec ces réveils étourdis et lourds, ils s’étreignent, impudiques, parodies d’espérances, ce lien tranché, rattrapez-vous, oui fuyez, ne reste plus que cela, vous êtes beaux,

garder le lien,…


 

je marchais vite pour mieux profiter des retrouvailles, pouvais-je les retenir, le rêve et la dérision n’ont pas de frontière, ils sont partis, la rue s’entrouvre et subit ses mornes apparats, le badaud se nourrit de ces froides illusions, l’aube, les stores qu’on relève, les dernières laveuses d’un pavé bien scellé, bon je vais boire un café...

photos prises lors du spectacle de rue "la révolte des mannequins" de la Compagnie Royal de Luxe

à venir, une autre balade avec d'autres mannequins, nous ne sommes pas seul

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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:47

ils ont trouvé leur terre, de naissance ou de fuite, qu’importe, ils l’ont aimé et ont œuvré pour elle, pour le paysage au travers l’œil de l’autre, pour l’homme encore et tant mieux, c’est surement ceux du terroir qui fauchés de temps n’ont plus de frontières, mais palpent les racines tous comptes faits d’une même âme, l’humain 

en 1990 je participe à un concours de vidéastes amateurs pour le conseil régional dont le but est « promouvoir la région » sous toutes les formes soient-elles, je choisis le mot et l’image

des rencontres avec la brume frileuse des prairies, ce souffle invisible d’identité qui laisse rêveur et songeur, un mot commun et unificateur : la passion, le reflet d’être investi d’un autre nous-mêmes, qui préserve, qui transmet, qui donne…

verrues d’écorce, bave de boue au travers le sillon, la terre, ses apparats de sable ou de roche et ceux qui l’aiment, au fond de l’humus, les âmes, et vivre au décor du derrière le rideau c’est passer les frontières, corrompre les lignes, les différences comme étendards, du sentier à l’horizon, leurs yeux scintillent, ils ont le souvenir, la passion, l’amour

ils ont la mémoire, celle du fracas des chars ou d’antiques bateaux délivrant épices et étoffes, celle de la plume aussi, de l’atelier au fond du fleuve jusqu’aux astres voilés,

 

alors je sais le voyage du visiteur sur le net trop furtif, et là, deux films de seize minutes

mais pourquoi pas ?
à la remise des prix, le président du conseil régional n’avait rien vu, il aurait même serrer la patte de mon chien, il reste la réaction des enfants dans les classes, ils ont rêvé, ont effleuré l’histoire et rencontré des gens


ces gens là 1

- il s’appelle Jean Pierre, son atelier était au cœur de la vieille ville, avec patience et talent, il sculpte le bois et fait naître Lafleur, notre Guignol à nous Picard

- Nisso, il est des hommes que l’on écoute, l’horreur des camps et lui seul survivant, échoué à Amiens qui pour survivre va faire renaître ce que les gens de la cité avaient oublié : les hortillonnages, ce marais veiné de brume et rieux comme on dit chez nous

- et puis Michel, qui sorti de sa blouse blanche d’infirmier plonge au creux des fleuves pour y chercher nos traces

 


Ces gens là 1
envoyé par diaphane


ces gens là 2

- elle a voulu rester anonyme, elle nous rappelle un siècle d’histoire avec les mots de la rue et du cœur et ce passé si récent tellement oublié, nos socles invisibles et pour elle toujours les mêmes façades

- il s’appelle Armel, et pour écouter la ruralité dramatique de son poème, sa voix, et ce patois tout porteur, bottes terreuses qu’on secoue, calvaire comme balise au ressac figé de la plaine, son établi, son étau, le narrateur se confond peut-être

- Cécile était gardienne de la maison d’un des plus grands écrivains de cette boule qu’il avait exploré, inventé et bien plus loin encore, on l’à viré quand on a décidé de rendre la maison du Maître rêveur, kitch et piège à touristes, oubliées des années de passion et de pédagogie

- et puis François-Xavier, l’architecte, dont le projet projeté dans le film a été réalisé et très bien perçu par l’entité urbaine, et ces mots testamentaires : « je crois en l’avenir »

 


Ces gens là 2
envoyé par diaphane

j’espère que vous prendrez ou avez pris le temps de faire comme moi, rencontrer ces gens là et il y en a tellement d’autres, anonymes et portés, par delà le soi, saisir la terre, étreindre la peau, dénuder nos regards et y voir le reflet d’un monde unique,
de pupilles siamoises et d’étreintes universelles
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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 14:10

dewplayer:http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/15/86/22/salvadore---le-rire.mp3 &

c’était l’instant des grillons, quand le crépuscule porte la brise brûlante du jour et des sueurs, les enfants sautillent, le pavé incandescent comme grève asséchée, ces moments d’août paresseux, soudain cette lenteur nourricière et on est bien

sur la placette de ce petit bourg de la côte aux murs ceinturés d’eau, nonchalant et souriant aux badauds, croquis de terrasses, il a rejoint ses potes, son jeu de boules à la main et nous on s’est assis à l’ombre des bougainvillées pour dîner en cette tiédeur naissante

et j’aimais l’homme alors j’ai chantonné doucement à l’oreille des enfants « petite souris, chanson douce, Zorro » et même « Syracuse » ils les connaissaient tous et puis on a rigolé encore quand son rire traversait la pierre jusqu’au fond de l’assiette,

doucement les draps de nuit, l’instant des murmures et d’accords étouffés aux travers les cours, le cri des enfants regards perdus aux brillances saumâtres des canaux, hébétés aux astres insolents, les mains des grands qui traînent sur la pierre et leurs yeux égarés

au cocon de nuit dans ces temps figés, il est passé devant nous, seul, on a rien dit, on l’a salué et il nous a gratifié d’un grand sourire, petite silhouette blanche  balancée de musiques intérieures,

de cette nuit, on se souvient encore
undefined
son : le rire - Henri Salvador - en public
à consommer sans modération
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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 22:07

la flamme chancelle
les mots tremblent sur le pupitre, peureux et qui se jouent à l’ombre de ma main
l’encre rougit parfois
est-ce la source froide et figée du nid de porcelaine tout taché de sombre ou l’éclat écarlate des épées dans la plaine, le vent du combat traverse la cuirasse de pierre et fait danser les corps sur les tentures, l’encrier se vide, les boucliers s’abaissent
les chants des couvents n’y pourront rien ni la terre chaude et encore fumante ni le regard du ménestrel face aux hagards attablés aux bribes de rots et de rires gras
les places et les façades chancelantes sous les torches essoufflées, les robes qui tournoient, des bouches qui s’effleurent et des enfants envoûtés aux lèvres des anciens, tellement loin des remparts,

mandoline, vièle, guitare, bombarde et tambourin  

des traits de lumière
elle est le visage de la forêt
lui celui du vieux loup
l’encre étincelle, s’échappe et brûle mes doigts
est-ce cette foule comme un balancement moite, le réconfort dans la multitude, les cordes distordues lancent leurs cris de métal et savent se faire caresses, l’armure en étoffe transpirante et offerte, iris ternes, d’accords en échos, le lieu est clos mais l’ivresse de l’oubli demeure sous les riffs saturés,
la flamme chancelle
les mots veulent danser, s’abreuver encore de rires et d’innocence, se perdrent vers la nuit…

merci à Ritchie Blackmore et Candice Night
c’est avec tellement de délice
que le rock m’a amené à remonter le temps

 

vidéos : Minstrel hall, Child in time / Blackmore’s night
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voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...