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diaphane express

11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 20:34

on vous vante l’alcool sous toutes les formes et par obligation, on vous met à la fin de l’harangue à consommer avec modération

on vous vend les barrettes alimentaires pour jeunes avec en conclusion pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé

déjà petit, aux fenêtres du train do not lean out of the window

bien sur, faut des règles mais pour l’épanouissement

pas pour la restriction

j’suis fumeur, alors j’suis poursuivi par la loi de celui là même qui me vend le poison et ramasse l’argent
et celui qui récolte le produit financier de cette drogue, le buraliste, paye plus fort pour le grand argentier pétri de corruptions,

mais c’est pas de ma santé dont je m’inquiète en 2008, c’est de l’avenir de nos libertés

aux Etats unis on en est à l’entêtement des parfums,

et puis on vous vend l’alcool celui du rouge pour les troupes, celui des tables hautaines et outrancières, on gerbe avec cravates aux bâtis des fenêtres, do not lean out of the window

un amer décadent qui fascine et ligote nos marionnettes éphémères

à consommer avec modération ? pas marqué sur les grands crus de toutes couleurs et terroirs, pas  non plus sur ces alcools aux légendes oubliées, mémoires interdites

manger trop gras, trop sucré, trop salé, je sais pas, j’ai jamais mangé aux mêmes tables de ceux qui édictent, les errants de l’hémicycle ne manifestent pas d’anorexie

nous ne sommes pas de la même cuvée

ces limousines noires qui transgressent l’interdit,

et nous, potentiels délinquants, transparents et payeurs

des reflets de volutes nous renvoient à notre ignorance

souffle, donne ta veine, c’est jamais le droit, allez, tais-toi,

pareil qu’aux aubes, juste des serments qui dégoulinent

décline tes numéros d’obligations sociétales, garde ceux de tes secrets

jamais d’urnes ou de prières, les parasites s’en nourrissent

ne te penches pas out of the window, juste là, les murs outrepassés

derrière la fenêtre tellement d’horizons

la modération sur les trottoirs, grappes de rejetés

après avoir cohabité depuis des millénaires,

mais une position ostentatoire aux pied d’un caniveau est elle même condamnable, une loi du grand gouvernant

salope tu racoles

je mange comme je veux et préfère la terrine à vos sandwichs, le sel qui m’imprègne est celui de l’amertume, hoquetant, celui de l’utopie mourante, éternels rêves brisés

et tout ce sucre en baves lénifiantes, l’engouement piétiné qui nous sert d’évasions, le gras de vos dires et certitudes

là ! là ! des volutes l’entourent, la mort pour sur mais pas la votre

n’oublie pas ta ceinture, ferme ta gueule quand ils t’arrêtent, vote, même si t’as pas envie, paye, tu fais pas partie du cercle fiscal, offre à l’arrache ton cerveau aux marchands,

fumer tue

mais vivre aussi et de plus en plus

 

« Fais pas ci, fais pas ça
Viens ici, mets toi là
Attention prends pas froid
Ou sinon gare à toi
Mange ta soupe, allez,brosse toi les dents
Touche pas ça, fais dodo
Dis papa, dis maman
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Mets pas tes doigts dans le nez
Tu suces encore ton pouce
Qu'est-ce que t'as renversé
Ferme les yeux ouvre la bouche
Mange pas tes ongles vilain
Va te laver les mains
Ne traverse pas la rue
Sinon panpan cucul
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Laisse ton père travailler
Viens donc faire la vaisselle
Arrête de t'chamailler
Réponds quand on t'appelle
Sois poli dis merci
A la dame laisse ta place
C'est l'heure d'aller au lit
Faut pas rater la classe
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Tu me fatigues je n'en peux plus
Dis bonjour dis bonsoir
Ne cours pas dans le couloir
Sinon panpan cucul
Fais pas ci fais pas ça
Viens ici ôte toi de là
Prends la porte sors d'ici
Ecoute ce qu'on te dis
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Tête de mule tête de bois
Tu vas recevoir une beigne
Qu'est-ce que t'as fait de mon peigne
Je ne le dirai pas deux fois
Tu n'es qu'un bon à rien
Je le dis pour ton bien
Si tu ne fais rien de meilleur
Tu seras balayeur
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Vous en faites pas les gars
Vous en faites pas les gars
Moi aussi on m'a dit ça
Fais pas ci fais pas ça
Fais pas ci fais pas ça
Et j'en suis arrivé là
Et j'en suis arrivé là
Et j'en suis arrivé là
La la la la la la la la la la...
»
 

Dutronc
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29 décembre 2007 6 29 /12 /décembre /2007 20:55

oui j’les connais les trottoirs
j’les arpente quand vos âmes dorment
que vos maris vous chevauchent
et vos certitudes de mâles à la femelle contentée
avec en murmure
la soupe diluée de l’écran bleu
ça grince sous le paddock
c’est la fête
le sapin clignote sous l’œil vide du chien
y’a le lampadaire de la rue du pont
qui marche plus
putain ça caille, une grappe de bourges échevelés
traverse la rue comme un ruisseau
la goutte à ma lèvre
c’est pas un reste de sauce, c’est le début de la gerbe
des cris traversent le crépi de ces façades de lèpre
quelques rires aussi
faut que j’lave ma couverture, elle pue trop
à l’aube les poubelles
distilleront encore chauds, la saint-jacques ou le chapon
j’ai marché toujours
sur l’asphalte
miroir humide et reflets de vos frasques
l’aube tarde
ce sera toujours pareil, t’es plus fort, je m’incline
j’ai froid

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26 décembre 2007 3 26 /12 /décembre /2007 13:29

il cogne un peu au fond du crâne
les abus de la veille ou les vides qui martèlent
on efface les traces
on essuie les assiettes, les verres et les plats
et au  travers la porcelaine
d’autres recettes, celles des aimés
de sapin démesuré, de gui sous le lustre
allez, pose tes mains sur ton ventre
n’affecte pas les autres
retiens ton cri aux absents
fais semblant
l’enfance est là et d’autres utopies…

 

à toi, maman, papa
à zebu, à laudith, à tous ceux qui vivent à plusieurs…

tout au fond du coeur

et à eux

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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 21:47

je vous chevauche
vos murs sont mes plaines
vos humus azotés
chairs et feuilles
nourrissent hélas vos descendances
et ce perpétuel mouvement
de vers et invisibles
qui nous mangent goulûment
qui nous font continuer,
la matière piétinée
que reste-t-il ?
avant l’âme, l’esprit,
on tête les écrans
bardés de fils et de cubes
noirs de préférence
des bouquets chamboulés
de sable et de pollen
caresses déchues
qui pansent et s’évanouissent
l’abeille titube et se sait en sursis
des assemblées vides
et le votant trahi
un projet, une société
des étendards qui cachent,
une presse à genoux
la boue du fleuve
qui remue et ramène
je vous observe
ai compris ma faiblesse
et votre pouvoir
mon silence ma force
jusqu’au cri
nos brises triomphantes
à vos tempêtes
pardon enfants pour l’héritage
des glaces mourantes
des jungles dénudées
tous ces yeux de méfiance
armés de certitudes,
la bougie allumée
et c’est un autre monde
aux plis de l’étoffe
les miettes de nos abus
et des visages cachés,
ils te tairont c’est sur
un épervier aveugle
s’accroche à la ramure
comme tous ces cœurs affamés
et peureux
je vous fuis
vos idéaux comme barbelés
le réseau de vos yeux
vos atomes et vos gènes
disséqués
des campements miséreux
bordent vos flamboyances
amour, ta peau ton haleine
ton chemin de tendresse
éphémère perdition
nid de couleuvres
écartelé aux lames de vos machines
béton et bitume
illusoires cabanes
obsédées d’ampleur
un scarabée escalade
restants d’os souillés d’argile
et cette sorte de brume
au fond de la fibre
du têtard au panda
l’embryon du déclin
tous ces regards vides
et ces rues observées
des chrysanthèmes comme excuses
l’écume est une langue
qui lèche et séduit
marque le temps
de nos appels perdus
enfoncés à l’oreiller
je vous laisse
des chemins de lait
m’interpellent et m’aveuglent
et mon poids d’humain
devient rebelle
amour, tu es là ?

vous qui passez, offrez-moi un titre

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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 22:07

ils vont arriver, c'est l'heure, la marée a été gentille et les a ramenés dans l'après midi, les caisses de multitudes tortillées, débarquées sur le quai, les derniers crieurs, l'odeur du sel et de l'écaille fraîche,
je les sais avides, certains qui portent encore les embruns du vivant d'écume et d'autres parfumés à l'asphyxie, je grime les paupières, caresse doucement les hanches, ce sont les miennes, cette courbe comme frontière, je tends la jambe et fait glisser  comme timide, le nylon suggestif, au miroir de pupilles si lasses,
déjà les tumultes vocaux, ces voix qui s'élèvent , lavabo, je m'éclabousse avant d'entrer, je regarde mon ventre,
ça pue dans le bar, on s'entend pas, des hommes soudain volcans qui gerbent, éructent et se perdent comme moi si souvent mais sans les flots rongeurs, c'est pour ça que je les aime, je sais leurs regards, de mes yeux à la pointe de mes seins, la vague du bassin et la jambe ondule comme un bras tâtonnant, je suis leur rêve, belle et inaccessible, j'agrandis lentement l'arc de leurs éphémères refuges, tous ces yeux égarés, perdus de solitude,
ça gueule fort ce soir, les temps sont durs, les filets qui se vident et le moteur à nourrir
et rideau traversé, ils me découvrent, m'entrevoient, ils m'aiment brune, mes seins déjà fatigués si naturels, ils m'aiment comme eux, égarés au large si loin de l'inutile bruyant du présent, juste le langage du vent qui nettoie la terre et fait danser l'océan,
 - Apsara ! Apsara ! Apsara ! Apsara !
les voiles de crêpes  et de soie chutent, je danse et me dévoile pour eux, ne vois que de l'ombre en face et m'offre à l'inconnu, je frissonne de narcissisme et de peur, je suis belle, je le sais, je me venge en courant, trop tard
- eh ! viens là ma belle, j'vais t'montrer l'homme !
l'estrade chancelle, ils le saisissent, ses potes de tempêtes et de filets à trier, et je ferme les yeux, je tangue encore à leurs fantasmes éternels, j'existe, ils m'observent et m'envoûtent de leurs silences et obscurités,  ils savent mon téton raidir de par leurs regards, je danse, je m'évade, du bout de mes doigts au profond de mes cuisses, je m'envole ne vous vois même plus, regardez, je suis dépouillée, je n'ai plus rien, je vous offre déjà ça, nos errances et nos quêtes, allez baissez le projo,
ce soir c'était chaud mais pas de bagarre, l'envie engendre la querelle, ils sont c'est sur repus, ils savent l'inaccessible, ne vivent que de ça,
- eh ! pourquoi on t'appelle Apsara ?
- Apsara ? je sais pas, peut-être parce que l'on m'a gravée sur la pierre devenue végétal, que l'on m'a façonnée au fil de tant de peurs et d'aspirations, que l'on m'a faite déesse, c'est dur d'être dérive pour l'homme, gouffre à ses faiblesses, peut-être aussi pour danser et t'emmener vers d'autres rives
toujours pareil, la magie éteinte, juste un désir, je les vois autres, je veux mes draps même froids, lasse, et ces filaments rampants de remords qui rongent  mes restes de pudeur, une autre fille a pris le relais sur cette scène de bastringue, mon éphémère illusion qui tremble, qui soudain se cache aux autres
- ils m'appellent Apsara...

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 22:07

la flamme chancelle
les mots tremblent sur le pupitre, peureux et qui se jouent à l’ombre de ma main
l’encre rougit parfois
est-ce la source froide et figée du nid de porcelaine tout taché de sombre ou l’éclat écarlate des épées dans la plaine, le vent du combat traverse la cuirasse de pierre et fait danser les corps sur les tentures, l’encrier se vide, les boucliers s’abaissent
les chants des couvents n’y pourront rien ni la terre chaude et encore fumante ni le regard du ménestrel face aux hagards attablés aux bribes de rots et de rires gras
les places et les façades chancelantes sous les torches essoufflées, les robes qui tournoient, des bouches qui s’effleurent et des enfants envoûtés aux lèvres des anciens, tellement loin des remparts,

mandoline, vièle, guitare, bombarde et tambourin  

des traits de lumière
elle est le visage de la forêt
lui celui du vieux loup
l’encre étincelle, s’échappe et brûle mes doigts
est-ce cette foule comme un balancement moite, le réconfort dans la multitude, les cordes distordues lancent leurs cris de métal et savent se faire caresses, l’armure en étoffe transpirante et offerte, iris ternes, d’accords en échos, le lieu est clos mais l’ivresse de l’oubli demeure sous les riffs saturés,
la flamme chancelle
les mots veulent danser, s’abreuver encore de rires et d’innocence, se perdrent vers la nuit…

merci à Ritchie Blackmore et Candice Night
c’est avec tellement de délice
que le rock m’a amené à remonter le temps

 

vidéos : Minstrel hall, Child in time / Blackmore’s night
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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 13:42

c'était encore l'époque de l'espoir, du vote,
un clip de l'udf, les notes et les mots de damien saez
un vote qui n'a pas fait vraiment réfléchir
l'udf, vous savez, le parti des sans consciences
non faut pas dire traitres, c'est tout comme chez les socialos,
l'argent et le pouvoir, ça corrompt
plus de capitaine, plus de vaisseau,
il est ou, le quotidien rongeur pour vous, égarés en cravate ?
oui, français, c'est pas moi qui ai fait les conneries
et j'aime bien mon pays
ce clip comme avertissement pas bien compris
quand il eut fallu, il y a si peu
il est là, omniprésent et la nation c'est pas lui !!!
écoutez le texte et offrez-vous aux arpéges

fils de france

fini enfants de l'amour ?
fils de la résistance ?

et puis comme il faut dire, la version live
ce sont mes cinquantes balais
qui chancellent et pourquoi pas vous,
les jeunes-jeunes-jeunes ?
quand ma canne se brisera
qu'aurez-vous acquis  ?


fini enfants de l'amour ?
fils de la résistance ?

fils de france / paroles et musique : damien saez
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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 21:05


- quatrième ok ! au sol le mécano fait un grand signe
le métal vibre et s'ébroue doucement, le vrombissement des hélices et du souffle des cylindres emballés, la nuit est claire, propice au vol, Paul salue pour la photo, l'avion glisse sur la piste, trente quatre tonnes d'acier et quarante trois mètres d'envergure, ses ailes démesurées et son nez de verre se prépare à l'élan et après la pause vérificatrice, l'envol,
la nuit est claire, il s'appelle Paul Tibbets, il est  trois du matin, les prémices d'une aube grise et rougeâtre, on est en plein océan, Paul tire doucement sur le manche, direction Hiroshima
l'équipage n'est pas causant, les heures de vol si lourdes, tous cobayes, ceux des airs, du bout de la radio et ceux innocents,
Paul n'imagine même pas ce dont il est le dernier instrument, il est huit heures quinze, le B 29 stabilisé à neuf mille mètres, Paul déclanche l'ouverture de la soute, on est le six août 1945, Little boy fend les airs, quarante trois secondes de chute libre, et l'explosion à 580 mètres au dessus du sol dans l'axe de l'hôpital au coeur de la ville, Paul doit maintenir le cap
- eh les gars on fait un demi-tour et on regarde

Paul ne repassera pas au dessus de ce  désert d'horreur accouché et qui enfle, tout l'équipage de la Superfortress mettra ses lunettes de protection et reprendra, hébété le cap du retour, plus de cinq cents kilomètres avec cette emprise monstrueuse qui s'étale et monte et détruit, en deux minutes le monstre atteint dix mille mètres d'altitude,  encore six heures de vol, le premier sommeil de Paul, cette vision et cette médaille au sortir de l'appareil,
Paul Tibbets est mort ce jour, ce jour de mort, de cimetières retrouvés, il fit sa carrière au service de l'armée, fut rejeté de certains et soutenu par d'autres et même s'il se taisait pour d'obscurs arguments, puisse-t-il s'apercevoir aujourd'hui qu'il ne fût que l'articulation ténue du bout du fil aux grimaces empiriques des gouvernants,
un homme, juste un instrument de l'histoire...
'
photo 2 : Mémorial / merci Edith
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29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 23:03

au bout du quai, je voyais le fanal onduler doucement, une araignée de brume tissait sa toile aux réverbères et aux façades dépecées, d’étranges fantômes grisâtres déambulaient en silence ne me voyaient même pas, oui c’était la nuit ou le jour transformé, entaché d’éclaboussures, de rouge et de couleur d’invisible, en marchant je me laissais hypnotiser au chant répétitif des traverses de la voie et ces deux lignes d’acier fuyant vers l’horizon, juste le halot trouble et incertain du fanal comme guide, les caméras ne voient pas au noir, les gyrophares traînent aux quartiers riches, les égouts canalisent nos écoeurements, je vous sentais, vous mes hantises, mes vides, mon ombre alanguie, porteuse de ces amours muets et pieuvre, si rapides et avides toujours, silhouettes de rats, du labo au fond de l’homme, le candélabre comme un gros œil triste, échos mourants de révolte et papiers gras voletant aux caprices d’un reflet d’âmes, soudain l’obscur, à tâtons, sans repères et ficelles, tremblotant, peureux, le fanal se rebelle, le quai n’en finit pas et pour quel train ? j’avance un peu à l’écart du cœur torturé de la rue gavée de racoles et d’hymnes à l’individu, les masques ont pris le dessus, des lits comme cercueils, l’égoïsme qui se perd le temps d’un orgasme ou d’un simili, des ados comme cocons écrasés aux ailes naissantes déjà amputées, des adultes bêtifiés nourris aux baves nauséabondes des médias et du jeu, mes pas résonnent sur ce quai silencieux, le fanal titube comme las, donne-moi l’éther du silence et de l’amnésie, les hordes désespérées descendront tôt ou tard vers l’hyper centre, les pastels au bitume ne seront pas ceux attendus, chacun se meuble comme il veut, et la haine suintant de misère, un jour c’est sur crèvera la rue en cicatrices cramoisies aux échos renvoyés du seuil aux fenêtres des façades de morne et d’identiques, j’ai soif, de souffles, d’haleines aux relents de gerbe, celle écarlate du fond du cri et celle du corps convulsé, fragmentaire, des brumes en paravents pour cacher la goutte blanche en méandres sur l’émail, du bois craque quelque part, le fanal si proche mais qui le tient et pour quel train ? au bout du quai sûrement l’attente, des lentilles voyeuses et délatrices, dérisoire, tu veux ma photo, t’as déjà tout, ce froid ne suffit pas à l’étouffement des flammes, des une en surnombre et tous ces sourires narquois, derrière les monuments, des billets cachés, des protocoles primitifs qui s’étendent en gouvernance et manipulations, plus loin des ombres qui scrutent les poubelles et des veines ouvertes sur des canapés de velours, reste encore une peau, une pupille tremblotante et le froid de cœurs figés et aveugles, dis, reste encore un peu, j’entrevois le fanal timide et chancelant, les limites du quai, des nervures de métal qui trouent la ville, issues fragiles et débordantes, là bas, des ruisseaux hoquetants, l’araignée de brume façonnait un mur, j’étais là, immobile, les yeux rivés sur cette entaille de graviers et de fer,
un train allait venir…

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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 20:25

madame,
permettez-moi d'abord de rendre hommage à votre père qui eut la chance de travailler avec l'un des plus grands présidents africain,
Léopold Sédar Senghor
et oui, la suite, même si vous ne me le permettez pas, je l'écris
vous êtes belle madame, très belle
un jour vous comprendrez que c'était la raison de votre embauche
vous êtes pitoyable aussi
votre ambition n'a d'égale que votre soumission et vos amnésies
vous avez dit à propose de l'immigration, qu'ils inspiraient : « la pitié plutôt que le respect »
vous choisissez la droite c'est vrai qu'historiquement la gauche n'a jamais rien fait vers l'extérieur et la porcelaine n'est pas pour tout le monde, vous êtes la Michael Jackson de l'ump, toute blanche, bien formatée et qui cherche ses mots quand le par-coeur est oublié
vous avez tenté une incursion, ils vous ont dit : « ferme-la ! »
et c'est pas le successeur de l'abbé qui vous aidera !
vous avez très sauté aux appels de l'histoire, l'oubli du patrimoine, d'un continent,
tellement de peuples, de cultures et savoirs, du fond du fleuve aux grumeaux de béton
- madame le ministre que pensez-vous des tests ADN (canal +, un dimanche midi)
- écoutez, l'assemblée doit se prononcer et le sénat ratifier, je vous dirais ma réponse après
- oui mais cela tous les français pourront le faire (daniel -, un dimanche midi d'observation)

l'argent, le luxe, soudain ces gens qui vous regardent têtes baissées, ça doit vous porter vers un ailleurs si différent du réel alors que l'on est sensé transmettre la parole
mais quand même, se faire filmer à porter des enfants de misère et soutenir le renvoie ou la taule, le minimum d'humanisme est-il vraiment interdit chez monsieur S, l'Alzheimer de rigueur ? oui vous êtes belle, madame
honorez votre contrat, c'est vrai que l'opulence n'a pas de couleur
mais avant de parler, apprenez votre texte, pour le look rien à dire
le reste c'est votre conscience, vous ne vous appelez pas Fadela
ils ont voulu sortir des gamins avec des parents qui ne peuvent les nourrir, ils ont brisé les marges, mais un enfant écarté du travers des balles n'est-ce pas l’essentiel, la porcelaine n’est pas pour tout le monde ?
bon, y'a pas de fric à garder, fond de tiroir
vous voyez madame,
ici je revendique toutes les couleurs
sauf celle du reniement
veuillez recevoir madame, ma méfiance et mon dégoût
c’est si peu à vos biens et honoraires
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voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...