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diaphane express

3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 21:29

« Il doit être clair qu’il n’y a pas d’espace dans le pays pour deux peuples. Il n’y a pas d’autre moyen que de transférer les Arabes d’ici vers les pays voisins, de les transférer tous […] Pas un village ne doit rester, pas une tribu. Il n’y a pas d’autre solution. »

Josef Weitz , directeur du Département de la terre au Fond national juif. (1948)

 

La résolution 181 du l’ONU prise le 28 novembre 1947 qui octroyait deux terres est quelques heures après déjà caduque. Restera des pierres contre des chars, le sourire américain dans l’ombre et c’est pas un « noir » qui changera la chose en rendant visite à Israël mais pas en Palestine.

Surtout ne pas prononcer le mot sioniste, ne pas citer Herzl, je ne suis pas coupable de l’horreur nazi qui reste la plus grande honte de l’humanité, je devrais me taire après ce génocide et admettre les horreurs perpétuées depuis soixante ans, surtout ne rien dire sinon les flics à la porte pour antisémitisme.

 

Ce soir des chars envahissent Gaza, 360 km², le sang des innocents du Liban n’a pas été retenu, la force comme seule pensée, déjà plus de 400 morts et 3000 victimes et la « communauté » internationale qui se tait, mais est-ce encore la culpabilité de l’horreur ou le poids financier qui font se taire les pays ?

 

L’armée israélienne (cadeau de nouvel an) a créé son site et nous montre les bombardements comme sur un jeu vidéo revendiquant la précision.

 

 

Au sol, défiant les interdictions d’autres caméras montrent le résultat.




Et votre Dieu d'amour, vous avez le même, vous l'avez oublié ?

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1 janvier 2009 4 01 /01 /janvier /2009 00:35

 

elle referme doucement l’album de photos, après tout elle est toute seule et peut laisser couler ses larmes, son époux, ses enfants, le temps qui défile insolent et sournois, ils sont grands maintenant, ta société d’amour au bout du pavé est devenue le système du chacun pour soi, l’individualisme en exergue, le thé est froid et trop tôt pour le porto alors il faut y aller, dompter la honte, piétiner une vie, faire abstraction des progénitures suceuses devenues amnésiques, sur le trottoir des frissons de vide, faut continuer de vivre, elle sert son sac de cuir lépreux, comme une main désirée et si absente,

- bonjour madame, elle tend sa vie au bout de ce maigre dossier et d’une main d’écorce qui tremble, attend le verdict, ce sera deux paquets de nouilles, une boite d’haricots verts, un tube de dentifrice et des yaourts, au détour de la rue, elle entend en écho l’éloge tardif et suranné d’un fond de radio débitant l’action des bénévoles et des associations,

 

-----

 

des gerbes d’argiles l’ont recouvert ce jour là, il a hurlé au fond de son lit de boue et en serrant sa main à poser un baiser souillé sur l’anneau, il y en avait qui gueulaient : - j’veux pas crever ! et c’est là qu’il s’est mis à courir, boire et laver ce bouillonnement de sang au poignet, dans le regard de l’enfant la compassion et l’horreur, elle qui lave ces béances cramoisies, et lui sourit, petit soldat, la bague est là au fond du coffret, les années font briller l’éclat de l’illusoire, elle a refusé au lierre le droit de ronger le marbre de son homme, à son doigt le cercle gravé de nos intérims et sa dernière richesse,

- bonjour madame, elle tend sa vie au bout de ce bijou survivant, verra-t-elle que le métal respire et porte le sang et les âmes de nos mémoires ? sur la pierre austère et le narcissisme architectural au service du pouvoir, elle lit : « crédit municipal », ne plus dire « mont-de-piété », le mot est trop fort et l’objet même d’or et de sueurs n’a plus de valeur, elle plie doucement ces deux billets d’insulte, l’air froid des artères bruyantes de la ville effacera ses larmes,

 

-----

 

- mais qu’est-ce que je fais là, j’en peux plus, ils tournent autour de moi, ont voulu me violer, j’l’ai dit, gueulé aux matons, m’ont même vu pleurer, j’ai fais le con, d’accord, alors j’ai plus le droit à l’espoir, la reconstruction, mon délit vous sert si minime soit-il au vu de vos sombres transactions, sanglantes poignées de main, j’en peux plus derrière ces murs et ces abrutis absous d’intelligence, et ce sont vos codes et paravent, votre justice, ministres de strass et pacotilles qui envoient à vos murs bavant de pourriture des âmes ébranlées à vos legs, …,

j’vous baise la gueule, vos foyers, vos couloirs de papier, ils vont sortir ces deux bourreaux de cellule, j’aurai quinze minutes pour le drap, le radiateur et la liberté même si c’est pas la votre,

- bonjour madame, il tend sa vie au bout de l’étoffe déchirée, parle seul à ses brumes et la silhouette faucheuse, maîtresse dévoreuse et obligée, d’autres vierges refuges, s’il vous plait emmenez-moi, rien ne peut être pire, le nœud serré au robinet, le dernier souffle, je ne vous hais même pas,

 

-----

 

plus loin derrière le mur de verre qui empêche la stridence des réacteurs et les effluves lourdes de kérosène, ses mains liées, respiration avide derrière son masque de laine, ils le poussent, le tirent sous l’œil choqué de voyageurs en transit, tellement d’ombres et de fuites et puis d’heures d’attente, de frissons de froid et de peur, raté, case départ, l’humanisme, l’ambition, non, l’espoir de survie, piétiné, ignoré même, le cri se meurt au fond du couloir, les yeux se vident d’éclat, il est aux aguets et se doit de se taire, il l’appelait madame, il savait qu’il la retrouverait, de faim ou de jugement guirlande, condamné d’office avec pour seul délit d’être parti, de croire en l’homme et d’autres horizons, loin des couleurs et dogmes, il lui disait : - tu seras gentille, prends-moi vite, les sentiers de boue qui veinent, ce tissu de tôles, de canaux vomissants et cette chaleur de roche ne seront plus miens, le regard vide des geôliers, poignés derrière le dos, ligotées d’acier,

- bonjour madame, il tend sa désolation, les doigts tremblent, il sait tellement la moiteur du mal-être, retour à l’enfer sous l’œil inquisiteur de ceux qui ont toujours suivi le pouvoir même sous l’occupant, amnésiques et démunis de cœur, il sait la douleur continuer encore comme l’envie de fuir,

 

-----

 

ce soir c’est l’année qui meurt, dans ce métro désert de sueurs moites et d’effluves de parfums éventrés, d’huiles brulées, il s’étire, il ne sait l’heure fatidique de l’année nouvelle, une bande certainement liée d’amitié braille et titube se raccrochant aux carreaux froids et sales du tunnel, une seule l’a vu, même un drôle de regard, comme elle était belle, il rêve et sa main caresse et tâtonne un vide, humble désir et silence convenu, l’écho de la rue et l’afflux soudain de demi errants le font se plier, vouloir se faire ombre, il tousse et crache discrètement derrière le mur encore un, son bouclier de carton lui fait honte, toutes façons trop tard, le froid n’ankylose pas que les membres, voilà qu’on le piétine,

- bonjour madame, je suis le plus rien, si souvent invisible, il ne tend rien, reste figé tout courbé, au bout des doigts une vie qui chancelle, une barbe qui gratte avant les flammes, y’a quelqu’un ? si seul à ne même plus en crever, vous avez encore des paillettes dans les cheveux, je sens mauvais,

 

-----

 

- tu sais, j’ai juste allumé la lumière, simplement regarder avec les yeux de la liberté, égalité et fraternité, aux bords des fleuves des ombres inanimées ballotées aux flux des fiertés,

Pa, Ma, je vous aime, vous êtes trop loin… ……….

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 20:48

les dettes aux pauvres,

les bénéfices aux riches,

et ma morve sur ta pisse

mon dédain à tes canons

et tes billets

mon crachat à ton sang,

élite mourante,

et traine tes méandres de mort

ce monde légué,

infesté,

bruissements immoraux,

palper toujours,

les grands encravatés bouffis d’orgueil

peureux mais toujours imbus,

soudain mendiants

l’état démon, l’état obstacle

désormais salvateur

le boy d’or costard, lécher le communisme,

les erreurs aux pauvres,

les certitudes aux riches,

et ma gerbe sur ta bave

mon refus à tes spéculations,

et tes idéaux

de mensonges et d’intérêts,

suceurs d’égoïsme, prêcheurs narcissiques,

ce monde condamné,

contaminé,

des brassées d’oubli

balayent la masse,

j’fais pipi, après j’m’efface,

ici gronde le souffle maudit

des bouches affamées,

des espèces en perdition,

et toute cette eau souillée,

boursoufflés aux aguets de pouvoir,

les voila amnésiques

et toujours donneurs,

… de leçons !

fuir vers la rocaille des sommets

de la racaille des buffets,

au souffle manquant,

si loin des écrans cannibales

qui assèchent vies

aux intérêts notables,

les miettes aux moyens,

d’abord le palais et les guerres,

je marche, enjambe le peuple du rejet,

prends appui à des membres mourants,

balbutie sous messages et mensonges,

et ris parfois

comme un hoquet,

bulle de refus,

les pansements au peuple

les onguents aux requins

de telles mâchoires

qu’ils se mangent entre eux

et se craignent,

vous chier dessus,

non, pas gaspiller ma merde

je la préfère humus

à dévorer vos cadavres enrichis,

le pressing n’ôtera pas

vos sueurs prétentieuses,

vos reniements,

gonflés d’orgueil,

vous œuvrez pour les murs,

l’autre m’emmerde s’il ne me sert pas,

sourire, éloquence comédienne,

hypocrite et certaine,

des bannières et feuillets,

digérer le vous-même votre capitalisme !

vos poches trop gonflées,

ne vous alourdissent même pas,

las de tous ces constats,

une main sur la pierre,

l’autre au sein du fleuve,

vous subir,

garder l’âme et l’essentiel de l’humain,

si loin de vos salons et mains serrées,

l’angle est bon, le micro sature pas,

clap,

comme une claque,

surtout tais-toi,

les illusions aux incultes,

les trahisons aux pensants,

tant pis pour eux,

tant pis pour nous,

ils courent et tendent le bras

non pour l’étreinte mais pour le titre,

les valeurs du cœur ne se spéculent pas,

mais vous êtes jusqu’à les ignorer,

les dernières grimaces à vos remparts

s’éteignent ou se lassent

empereurs déchus sur de mornes plaines,

une tache à vos costumes,

une brèche à votre prétention,

vous titubez, piétinez

votre holocauste d’appauvris

et les sucez encore,

vous rappelez-vous de vous-même,

l’acajou du bureau,

ce sourire colonial

à l’ignorance béate de votre clientèle,

vous restez les forts

du moins le pensez-vous,

la masse se rétracte,

attend peut-être l’excès avant de se déployer,

la propagande aux muets,

les valises aux invisibles,

la bouche au robinet

si loin des sources,

et ma couette

comme dernier bouclier
-----
dewplayer:http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/15/86/22/utopia.mp3&

utopia / B. Lavilliers / live en mars 1978
écoutez, rien ou presque n'a changé

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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 20:38

on l’appelle le saint père, il représente l’église catholique au travers le monde parfois il sort de son pseudo pays, membre de l’ONU, qui ne vote que pour interdire le préservatif, l’interruption volontaire de grossesse, la fécondation in-vitro, et surtout pas d’homosexuel,

qu’importe, je respecte ces jeunes ignorants des vérités politiques, ce pays sans femme, aux gardes émigrés, travestis et silencieux, et tous béats, inconscients des manipulations,

non c’est à lui que j’en veux, qui piétine l’histoire, celle de la laïcité, qu’il veut positive, qui bientôt transformera l’agnostique en coupable, merci edvige, on déroule le tapis rouge  pour le pape après avoir refusé de recevoir le représentant du bouddhisme et avoir laissé des dictateurs camper aux jardins de l’Etat, il s’incline et parade, lui qui expulse enfants et mères aux portes des écoles aux recoins de sous-bois souillés de détresse, lui qui disait faire une retraite en monastère s’il était président et l’a fait sur un yacht, fonctionnaire corrompu, lui qui rembourse les riches et prélève les modestes, la montre de carla, les stylos dérobés, fascination étrange du paraître et de l’illusoire, lui qui dit le religieux apprendre l’enseignant, l’histoire d’un pays plaidée par un étranger selon ses critères, mais que n’ont pas fait ou dit vos services, votre fils ne se marie pas à l’église, vos divorces pardonnés, assis, pantins de paparazzis, vos ministres, de l’intérieur, lunettes droites, rigidité réelle aux actes comme au cœur, de la justice, lunettes noires sous un ciel gris, mère sans mariage et sans père comme elle le prétend, celle qui dit les prisons ne sont pas hôtel, après meurtre et cannibalisme au sein des cellules, alors edvige tu dis rien, non, on se couvre et s’emmure sous des arguments d’écoute,

il est debout sur une estrade géante, ses sbires emmaillotés, il dit le refus de l’idole,

l’autre doit être avec son mannequin à continuer son œuvre inquisitoire

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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 00:31

- avancez,…encore, …plus près, que je vous vois, que je vous juge, ce n’est pas l’inquisition juste un constat et comme c’est le vôtre vous ne devez rien craindre si ce n’est vous-même,

approchez encore un peu, parlez moi du début…

- le début, ben, heuhhh, la chambre avec mon frère, des cauchemars de bombardement, toujours le même avion, les mêmes bombes, je sais d’où ça vient, la tribune de l’histoire à la radio, mes parents attentifs et silencieux, pas de télé en ces temps, petit pavillon bientôt mangé d’immeubles ceux là même qui engendreront les incendies, plus tard je reproduirai mes rêves de feu et de peur, le B52 d’Heller accroché au plafond,

un jour je traversais le pont de la grande ceinture ou les rails vont nourrir de leurs automates la grande capitale, il y avait un chien indécis entre les flux de circulation, je l’ai appelé, je le sentais tellement perdu, à la vue d’un œil et d’une voix alliée il a traversé et tant d’années plus tard le souvenir de mes mains enserrant ce petit corps mourant, c’est ma faute et il sera trop tard, et puis la bibliothèque et le collège, les traits d’un manche de guitare tracés au feutre sur mon décimètre de géométrie, le harcèlement d’un petit roquet, chef de bande qui me faisait me planquer derrière les chiottes pendant les récrés, les jambes des femmes que les mini-jupes soudain dévoilent, le morne et tendu, quelquefois exacerbé, du quotidien parental,…

- c’est quoi ce silence et puis venez plus prés, je ne vous vois pas bien…, pourquoi cet éloignement méfiant à l’espèce humaine, cette marginalité comme un étendard et qui pourtant vous nuit tant ?

- un constat, juste ce que mes yeux entrevoient, des larmes aux bombes, des « je t’aime » qui se perdent aux abysses trouées de nos âmes, tous ces doigts tendus qui palpent le vide, une table de bahut gravée, « c’est toi le pouët ! » j’ai pris les mots comme couverture, boucliers invisibles et surement narcissiques, à les lire, et à tenter de les poser à nouveau, je m’y suis perdu douillettement, et puis, banc d’incorporation, la moitié du crane tondue et l’autre qui attend sous les rires gras d’une bande de gradés, loin des trajets de retour d’internat que j’envie désormais, la route au travers le carreau et la question parentale, me souviens plus du visage, aréoles galaxies, moiteurs marécages à s’y égarer, s’y perdre, et toujours ce frisson, les gars du matin et les fringues dans le casier, tressautements de machines jusqu’au fond des nuits, misère bienheureuse de l’ignorance et de l’identique, et déjà ce tremblement, fragile ou démesuré d’une main avide,

- l’homme vous déçoit, vous en êtes un, …attendez, …je ne vous vois pas bien, venez plus près,… pour vous juger il me faut aussi la ride et le reflet de l’œil, toujours le mensonge transgresse avant d’être apprivoisé, vous n’êtes que contradictions et utopies, trouvez-vous donc une raison et défendez la !

- je n’ai pas de raison à chercher vos statuts d’impasse, je constate l’homme, toutes ces guerres latentes du couple aux nations, ce besoin génétique d’être le meilleur, nous sommes nés mauvais, Darwin n’a pas eu le temps de le démontrer, juste une dégénérescence animale, je suis autre, imparfait mais lucide, nous sommes nombreux, notre silence rejoint celui de l’étoffe orange secouée du vent des sommets, celui de l’enfant et son sang, cadeau d’occident, de nos cafés tièdes à l’orée du matin, et du plaisir caniveau des autosuffisances,

nous sommes humains ?!

- vous parlez jusqu’au grandiloquent, mais il faut bien des règles, vous le savez,

- oui hélas, il faut des règles, l’homme ne peut cohabiter avec lui-même !!! ? c’est pas ça, la source de la merde ? grandiloquent, ouai dans vos costards morgue, au miel hypocrite de vos mots et sourires, au plis de vos draps froids de trop de mensonges et reniements, je revendique ma misère, elle ignore les palaces et s’indiffère du cultissime hommage à l’égo, voyez, je m’approche, je vous offre la perle lente et lourde du transmettre balbutiant, bouée chancelante à des flots déchainés, grandiloquent ? pauv’con !

- vous vous égarez et l’emportement n’est pas excuse ni argument, …oui je vous vois mieux, vous n’avez pas tout dit, et après ?

- je suis entré au monde du travail, à raz de terre, manœuvre, plus tard je fus « chef » puis contrôleur, bouffer du concours, technicien, ingénie… les gueules fades de la cour des fumeurs, les ragots d’avancements, l’inculture en panache, et des tendresses de photocopieurs, la grandiloquence du rien, du morne et du mâché, celle qui me fait hoqueter, de refus et d’impuissance, constat de troupeau soumis à l’abreuvoir, je suis pas brebis mais égaré, attendez, c’est pas moi qui n’est pas donné suite, c’est vous et votre blindage législatif et « culturel », vos hiérarchies et coutumes, vos soubassements de papier, j’ai sondé les nuits et le fond des sanglots, appris le caméléon pour s’insérer et ne pas déplaire, j’ai observé,

- venez plus près, offrez moi vos yeux, je veux le vrai !

- il n’y a que du vrai, celui du mesquin au nombril idole, de la tache égocentrique des hommes sur les peuples, sommes si petits, si muets de frisson, j’aime pisser la nuit la tête dans les étoiles, à rêver, rêver, et voilà deux enfants, oui transmettre tant que l’humain perdure, et l’effroi aux fosses de l’amour, de n’avoir qu’à offrir le feu et le dénie mais quel horizon ! pardon mes fruits de vie de laisser à vos pupilles et cœurs, ce triste sentier, tout reste à défricher mais l’histoire en témoigne autrement,

- vous offensez l’âme de l’homme, c’est sans appel ! vous avez honte d’être un de ceux qui marchent debout ? absent à votre espèce ? mais quelle issue, qu’avez-vous à dire ?

- l’issue ? celle formatée d’écrans éphémères, de la conscience possessive du politique à l’inconscience lénifiante du peuple, de voix pétrifiées de certitude, prêcheurs aux échos de peurs et de servitude, pardon pour la grandiloquence, ça s’appelle l’écriture, et l’émotion, …n’est-ce pas l’indifférence qui vous meut, c’est délit ou marginalité de croire en l’autre, juste en l’homme ? …pleurer les morts, ceux qu’on entrevoit, défendre les bonnes causes, et vous, cautionner les guerres et, filet de vomissements, méandres d’irréparable, bouquets séchés de baisers invisibles, ne faire que sourire, silence comme bouclier, bonjour merci sans même plus se voir, il n’y a pas d’autre fin que celle du face à face,  faites vite, et s’il vous plait, regardez-vous !

- la parole est belle et démagogue, la porte est là ! vous entrez ou sortez ? vous vous savez n’être qu’intemporel, tout se transforme, soyez image, reflet, simplement maillon, qu’espérez-vous embellir ?

- nous n’avons fait que fuir, peut-être, certainement, et ce que je vois n’est pas beau, je souffre de n’avoir comme héritage que troubles et tremblements, des eaux et des vents colère, des pages non lues aux rebords des trottoirs, des regards livides, bonjour merci, non ça se dit même plus, rivés à l’illusoire technologique, rires et vocables torturés, toutes ces ombres formatées et moi dedans, plus de pinceau ni de mots ou de notes, toucher le dernier étamine, sentir la plaine se dénuder, j’ai soif, vraiment, le beau est rivé à l’idée de l’homme, nul besoin d’éclairer ou ternir, le temps nous esquisse et se joue, notre laideur fera le reste, retrouver aux rives des brumes le sourire édenté du chamane, la moiteur volatile des soupirs, l’étouffement ouaté des râles, tout est beau dès qu’il y a substance de vie, la souillure n’est que ce que vous en faîtes,

- je vous vois, je vous cerne désormais, de ces rocs de sable qui s’effondrent au premier ressac, l’heure vient du constat, votre pierre à l’édifice, toujours fier ?

- …vos cathédrales suintent encore toutes imprégnées de vos délits, vos parlements s’empoussièrent et se tissent le pouvoir si loin du vrai, et ces doigts criards, muets d’innocence, portés au bris d’une étrave, non, pas reflet, je n’ai pas de visage, vous n’en avez non plus, l’aléatoire des consciences que vous portez comme étendard nous est fardeau, surtout pas fier, plutôt honteux du transmettre, cet héritage mort-né d’un monde meilleur, tiens, reprend un peu de dessert, des griffes de tornades qui rayent la certitude, des mosquées, des synagogues et des temples, monuments thérapeutes, l’aveuglement forcé du média, qui encense  ou fait ignorance aux faits de l’histoire, qui dira la valeur d’un corps à la puante dictature du spéculateur, tous soumis, transis, bonjour monsieur le directeur, sur le siège je sais qu’ils font tous caca pareil, …donne moi de l’eau et du souffle, souris moi, aime moi, des fracas viennent qui assèchent le marécage et gonflent les océans, qui font les vents méchants, et les canons impunis, j’veux pas me perdre, si je suis transition et mouvance, simplement être goutte, rosée du matin, brillance de paupière, bave de plaisir, mon éphémère annihile l’œuvre, juste éviter les orgueils et fouiller jusqu’à la peau et l’iris, je suis votre, mon illusoire s’estompe déjà, faites !

- ce n’est pas sentence ni paradoxe, j’aime tous ces mots, parodies de conscience, je vous sens si proche, il faut bien des ponts pour relier indifférences et intérêts, puisse le naïf perdurer, votre léthargie nourrit vos bourreaux, béatitude béante, vos linceuls aux fragments d’utopie vous hantent et vous harcèlent et rien ne se bâtit, votre devenir sera celui d’être avec les vôtres et de vous y conformer, je vous vois maintenant, …ceci est la fin

- ils glissent de clairières en ruisseaux, au travers vos verticales de béton, ils s’enfleront c’est sur de trop d’insupportables, ils l’ont déjà fait, vos fleuves cesseront de charrier des cadavres, vos poubelles hémophiles à gerber vos excès, et vos discours bouffis aux creux de vos antres,

j’irai fermer les volets, c’est le froid qui vient, drap carapace aux oublis nourriciers, demain arrive et si partager les miens est verdict, toute façon pas le choix… , je ne vous vois pas, approchez, approchez encore…

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 20:17

je te salue

une fois encore

ton lit trouble frémissant

nos retrouvailles d’ombre

tes brillances verdâtres

en clin d’œil

je tend ma main

invisible caresse

à ta peau liquide

je sais l’humus gonflé

de tes veines argentées

des pianos de feuilles

t’accompagnent,

ces jupes qui s’ouvrent

au crépuscule de bal

c’est le temps qui me penche

qui me courbe

qui me fait chercher ton reflet

fouiller la vase

renaître ces fils brisés

ces filets de sueurs

qui font les nuits torture

je te cherche

encore, toujours,

ton sein nourricier

ton entrejambe ouvert

mon oubli à ton ventre

l’onde se teinte

porte les chuchotements

les mains ressac

qui apaisent et façonnent

et plus loin aux rebords des douleurs

ou du plaisir

ces doigts cris

qui provoquent et tâtonnent

la berge me charme

je la sais attendre mon pied glissant

bisous de clapotis

paupières de lune

patientes et sereines

de lymphes en tourbillons

doigts cloaques

qui toujours enlèvent

aux dermes d’argile

torturés de vents

ma peau qui frissonne

échoué sur la rive

embryon d’incertains au fond des tiroirs

les râles d’antan

écumes de larmes

à des plages d’infortune

je te regarde

ne vois que ramures déchirées

mélopées mourantes

ciels souillés

au creux des puits

et aussi des pupilles

le même vide noirâtre

et nous penchés

à jeter la torche

et mesurer l’attente

viens ma belle

ma larve dénudée

coquilles ou cocons

effondrées les parois

les plus belles courbes n’ont pas de peau

le sournois de l’aiguille

laisse sa caresse de poussière

aux meubles fendus

et nos pas

ne résonnent qu’à nous- même…

juste le clapot,
je t'attends, viens

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 21:39

c’est l’heure des aubes tièdes

quand le cœur des villes s’ébroue de son mutisme nocturne pour retrouver le ronronnement piaillant que la clarté fait naître, les étals se garnissent de viandes ou fruits frais, et les silhouettes de cires ou de plastique aux reflets des vitrines revêtent leurs nouveaux habits,

on éteint les projecteurs, tourne un peu l’immobile modèle pour mieux l’offrir au regard frileux et critique du promeneur-consommateur,

l’heure du quotidien qu’on ne lira pas, du croissant avalé de travers, du dehors à la clim aseptisée du bureau et de ses rites

ils sont arrivés, discrets, juste visibles à ceux qui ont des yeux, sont restés quelques jours, ont crevé les devantures maquillées et froides, ont fui par les toits

 

j’avais rien vu, je vous jure, je n’avais pas remarqué doucement au fil des deux premiers jours ses pieds et ses jambes se fondrent, si las de ces silhouettes vendeuses et stéréotypées,

ce matin comme un autre, peut-être les yeux plus ouverts, le cœur béat

il est là, impudique nous montrant sa fin à venir, silencieux et ailleurs

flaque de poussières

et j’ai crains le pire

et le pire est arrivé,

naufrage lent et agressif

un visage au fond du seau, non !

juste une serpillière

et notre gueule claquée au carreau


soudain plus d’échoppes, plus de marques, ils se réveillent ou squattent ces mètres carrés d’exhibition, égoïstes et impudiques, je me souviens son ventre, je m’étais arrêté, étonné de ce pied indécent qui crève la peau et là, figé, je le vois, avide et démesuré, allez sors, sauves-toi de ce carcan liquide et aveugle, montre ta tête, fragment d’humain boursouflé, impatient,

il la tire, l’attire et son âme avec, j’en suis sur,

emmènes-là aux crêtes des quartiers loin des vitres et de leurs illusoires passages

ton visage qui mange le sourire de ta mère


et puis, ceux de la rue qui nous font détourner la marche pour les éviter et les ignorer encore, leur caddie fourre-tout, juste le ramassis de nos projections, pourquoi de l’autre coté,

y déployer son rêve peut-être, terrasser l’indécent au profit du juste, les voiles gonflées même draps, torchons ou plastiques amènent au bonheur, grimpe, approches-toi du ciel, de la lumière, tu sais déjà l’illusion des valeurs, te reste l’évasion, à la bouche des ports, vaisseaux scintillants, ton envol au travers la ville, va…


« L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts » disait Millet.

nos aveuglements de rides aux berges des paupières, l’imaginaire nous tire vers le dérangeant, des sillons de la glaise nos anus en récolte et ces visages de douceur tatoués au métronome des saisons, la buée qui s’estompe, sagesse des plaines, invisible, piétinée


rêve écolo, épluchés champs et sous-bois, à l’affut comme le chien nourri juste pour ces jours de traverses, de battues, la mort entre deux verres, plumes et poils battants au dernier souffle, l’œil rouge de l’animal au regard torve du chasseur, et derrière l’habillage guerrier, la nature qui se venge, tentacule végétale patiente et sure, même le compagnon à quatre pattes mime l’indécence et le folklore meurtrier, c’est bien la terre qui te mangera et tu n’y pourras rien, allez cherche un refuge, traqueur traqué


il était dans la vitrine opposée, bras tendus, il lui disait « je t’aime » au bout du papier puis il a traversé la rue, s’est retrouvé prés d’elle, tout prés, à l’embrasser, à lui couper le bras de l’anneau, celui de l’alliance incertaine, à lui dire certainement « attends-moi » avec ces réveils étourdis et lourds, ils s’étreignent, impudiques, parodies d’espérances, ce lien tranché, rattrapez-vous, oui fuyez, ne reste plus que cela, vous êtes beaux,

garder le lien,…


 

je marchais vite pour mieux profiter des retrouvailles, pouvais-je les retenir, le rêve et la dérision n’ont pas de frontière, ils sont partis, la rue s’entrouvre et subit ses mornes apparats, le badaud se nourrit de ces froides illusions, l’aube, les stores qu’on relève, les dernières laveuses d’un pavé bien scellé, bon je vais boire un café...

photos prises lors du spectacle de rue "la révolte des mannequins" de la Compagnie Royal de Luxe

à venir, une autre balade avec d'autres mannequins, nous ne sommes pas seul

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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:47

ils ont trouvé leur terre, de naissance ou de fuite, qu’importe, ils l’ont aimé et ont œuvré pour elle, pour le paysage au travers l’œil de l’autre, pour l’homme encore et tant mieux, c’est surement ceux du terroir qui fauchés de temps n’ont plus de frontières, mais palpent les racines tous comptes faits d’une même âme, l’humain 

en 1990 je participe à un concours de vidéastes amateurs pour le conseil régional dont le but est « promouvoir la région » sous toutes les formes soient-elles, je choisis le mot et l’image

des rencontres avec la brume frileuse des prairies, ce souffle invisible d’identité qui laisse rêveur et songeur, un mot commun et unificateur : la passion, le reflet d’être investi d’un autre nous-mêmes, qui préserve, qui transmet, qui donne…

verrues d’écorce, bave de boue au travers le sillon, la terre, ses apparats de sable ou de roche et ceux qui l’aiment, au fond de l’humus, les âmes, et vivre au décor du derrière le rideau c’est passer les frontières, corrompre les lignes, les différences comme étendards, du sentier à l’horizon, leurs yeux scintillent, ils ont le souvenir, la passion, l’amour

ils ont la mémoire, celle du fracas des chars ou d’antiques bateaux délivrant épices et étoffes, celle de la plume aussi, de l’atelier au fond du fleuve jusqu’aux astres voilés,

 

alors je sais le voyage du visiteur sur le net trop furtif, et là, deux films de seize minutes

mais pourquoi pas ?
à la remise des prix, le président du conseil régional n’avait rien vu, il aurait même serrer la patte de mon chien, il reste la réaction des enfants dans les classes, ils ont rêvé, ont effleuré l’histoire et rencontré des gens


ces gens là 1

- il s’appelle Jean Pierre, son atelier était au cœur de la vieille ville, avec patience et talent, il sculpte le bois et fait naître Lafleur, notre Guignol à nous Picard

- Nisso, il est des hommes que l’on écoute, l’horreur des camps et lui seul survivant, échoué à Amiens qui pour survivre va faire renaître ce que les gens de la cité avaient oublié : les hortillonnages, ce marais veiné de brume et rieux comme on dit chez nous

- et puis Michel, qui sorti de sa blouse blanche d’infirmier plonge au creux des fleuves pour y chercher nos traces

 


Ces gens là 1
envoyé par diaphane


ces gens là 2

- elle a voulu rester anonyme, elle nous rappelle un siècle d’histoire avec les mots de la rue et du cœur et ce passé si récent tellement oublié, nos socles invisibles et pour elle toujours les mêmes façades

- il s’appelle Armel, et pour écouter la ruralité dramatique de son poème, sa voix, et ce patois tout porteur, bottes terreuses qu’on secoue, calvaire comme balise au ressac figé de la plaine, son établi, son étau, le narrateur se confond peut-être

- Cécile était gardienne de la maison d’un des plus grands écrivains de cette boule qu’il avait exploré, inventé et bien plus loin encore, on l’à viré quand on a décidé de rendre la maison du Maître rêveur, kitch et piège à touristes, oubliées des années de passion et de pédagogie

- et puis François-Xavier, l’architecte, dont le projet projeté dans le film a été réalisé et très bien perçu par l’entité urbaine, et ces mots testamentaires : « je crois en l’avenir »

 


Ces gens là 2
envoyé par diaphane

j’espère que vous prendrez ou avez pris le temps de faire comme moi, rencontrer ces gens là et il y en a tellement d’autres, anonymes et portés, par delà le soi, saisir la terre, étreindre la peau, dénuder nos regards et y voir le reflet d’un monde unique,
de pupilles siamoises et d’étreintes universelles
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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 13:09

alors vous gueulez fort la dictature des grands frères,

pardonnez-moi mais ça n’existe que chez vous

d’ailleurs ou sont les vôtres ?

ah oui ils vendaient de la drogue et braquaient les épiceries

ils ont une tôle dorée ? (*)

99,99% des français de toutes couleurs et obédiences soient-elles n’ont pas de frangins derrière les barreaux

mais dites-moi, vous êtes la première garde des sceaux avec neuf démissions en moins d’un an, un budget explosé en moins de six mois, les cocktails ça coûte cher et les robes aussi

merci Match pour vos jambes

votre charme guindé et froid ne m’émeut pas, vos jambes non plus

voila que vous remplacez les lieux de justice que vous avez supprimés comme un dictateur, par des maisons, de justice ?

je suis même sur que vous n’avez plus grâce auprès de l’empereur, vous n’êtes pas Simone Veil ni Laetitia Casta, vous devenez soudain la seule contre un pays et en plus ministre de la justice, alors vous dansez sur nos têtes, vous virevoltez sans même d’amour propre,

que faites-vous là ?

même derrière le parloir, je n’ai rien à vous dire qui soit proche, vous n’avez montré que mépris et indifférence, la beauté ne dure pas, prenez garde, peut-être ne vous reste-t-il que cela, dans votre dérive carnavalesque et destructrice,

mais il s’agit de l’âme d’un pays, de sa laïcité et de sa tolérance

ici la femme est libre, sans voile avec ou sans hymen

ah j’oubliais le respect si loin de ces dogmes castrateurs,

juste l’idée d’un monde avec un minimum de bienséance hors de tous principes, tellement ailleurs à vos contraintes de salon,

madame votre aveuglement bouffi d’orgueil, cette froideur qui contraste à votre peau, et cette surdité, je n’irais pas au parloir, je n’ai à dire qu’hors d’un juge s’il cautionne vos écarts

mais je sais ma république quelque part se sauvegarder

madame, juste un mot, nous sommes laïque, sortez votre dictionnaire 

(*) et pourquoi ne pas le dire ?

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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 14:10

ils marchent, derrière la vitrine du magasin les badauds accrochés à la télévision, ma main dans celle de ma mère qui regardons figés cette marée de drapeaux, les tremblants de l’acquis qui osent à peine baisser les yeux devant ces tas de pavés et traces fumantes

la peur et la répression ont vaincu, libération triste et Pompidou qui sourit 

c’était l’époque ou les médias dénonçaient la censure (impensable aujourd’hui), l’ORTF muselée et le 25 mai, les journalistes engagés ignorent leurs lettres de licenciement, les français sont des veaux puis le 29, pouvoir invisible et l’asphalte fondue au creux des rues dépavées, le grand homme fugue et son retour annihile la vague hurlante et utopiste

mais que s’est-il passé ?

les rues ont toujours porté les vagues à l’âme humain, les murs aussi, soudain tableaux aux gorges des amphis, signes et symboles sur d’autres grottes, des mots assemblées comme des cris, des espoirs, des larmes, des feuillets épars, et si on s’aimait, un mot désormais absous qui fut pourtant étendard, libre, affranchi,
alors on dit liquider un soubresaut de conscience mais hélas c’est pourtant le dernier avant que le peuple tente de téter jusqu’à plus le biberon bien pensant et nourricier des faiseurs encravatés d’illusions, dernier boitement des trente glorieuses

c’était l’époque ou la musique et la plume sentaient la sueur et le dire (impensable aujourd’hui), câbles, fibres et autres connexions achèvent la lobotomie et rongent du même coup la pensée initiative, si loin des pavés, désormais une pseudo élite nombriliste se croit porte-parole du devenir et de la conscience et tous ces silencieux de classe moyenne qui la ferment toujours et encore,

il traînait au cœur des révoltes une utopie de brume, le frisson incertain d’une conscience humaniste, des fibres de poésie au tissu de bouches qui craignent le gavage, ils vont s’en repaître tous ces intellos dont l’élan reste au tâtonnement mais avec tellement de suffisance, l’art saignait de lumière, plus fort que transmettre : préserver,

des fleurs plus tard, des mots crachés à la brique et au béton, interdit d’interdire, la vague s’élance, indécise, exacerbée,
juste retenir en cette année, la prise éphémère d’une conscience avant le no futur, les peuples exacerbés ne peuvent qu’engendrer l’éveil, ironie grave de l’histoire, tellement moins de raisons qu’en ces temps, la guerre, ce ronronnement lénifiant qui entre et inhibe,

ça c’est maintenant, avant l’individualisme, ils disaient : « ce n’est qu’un début », ils disaient aussi : «  continuons le combat ! », y a t-il un survivant pour la lutte, la sauvegarde de la conscience et désormais le refus du chacun sa gueule, soumis mais tellement imbu, Janis, Jimmy, vous avez pas vu la suite, tant mieux, ces jours comme derniers sursauts avant l’ultime conditionnement, rappelons-nous, la rue avant les syndicats et les politiques, qui achevèrent l’idée au fond des cabinets , le général défaille, celui là seul qui saura par l’avis du peuple, se retirer (impensable aujourd’hui),  

c’était l’époque après le mahatma, et soudain le dernier pacifisme, des tumultes de jungle au fond des radios, comme une prémonition sombre aux dédales d’avenir, des images, les lendemains déchantent, vivez encore !

j’étais petit, je crevais le derme et découvrais l’ailleurs, cette année comme accouchement, mes yeux et ma vision de gamin de treize ans, ma prof de français nous encadre au grondement de la rue, aux infos, des chars à l’Est, j’entrevois un souffle de sueur et de cœur, plus d’étendard simplement des bras qui se tendent, pas d’hélico et leur projo au dessus des cités, l’imagination au pouvoir, les boucliers sont restés les mêmes

j’suis fils d’après mai, les tuniques et les Stones, le pouvoir frileux s’est engouffré sous la couette du populisme, et l’héritier de garder ses biens, sur les murs « la forêt précède l’homme, le désert le suit », si loin des gueules affamées du vingt heure, des une aux incestes pour cacher la vague qui va les dévorer,

au bout de la rue, l’utopie, les enfants d’Israël ou de Gaza et leurs dédicaces aux bombes, d’autres horreurs devenues indifférentes, ses peaux ouvertes et noires d’un continent hésitant à quitter ses tribus, tous ces assujettis qui manipulent et tirent les ficelles, ceux qu’on dit démocrates,

ils étaient conscients (impensable aujourd’hui), ils rêvaient d’un monde meilleur, pas écrit sur un badge, encore moins sur une pub, ils disaient « la nouveauté est révolutionnaire, la vérité aussi », ils vivaient bien, Coluche n’aurait pas raison d’être, la lucidité dissoute les transcendait aux rêves, derrière le frigo des caresses et du sable, je vous avale plus, je baise, mes mains, mes mots et mes idées ou je veux, derniers spasmes communautaires avant le communautarisme, des bouts d’humain piétinés aux barricades, fragments d’illusions à la gueule de la dévoreuse temporelle, un pavé pour faire quoi ? ni jeter, ni construire, ni même hurler, les temps changent et l’âme s’y égare, il disait « j’ai eu un rêve » et le bruit des chenilles aux pavés gris et soumis, sur les murs de Nanterre « camarades vous enculez les mouches », au bout du mois, les chaussures cirées ont remplacé les clarks, la bonne conscience défile sans fête sur les ruines d’une utopie mort-née, le général prépare son départ

presque plus de pavés désormais, des voies noires et lisses, cet hoquettement planétaire s’éteindra quelques années plus tard, avant que l’individualisme n’opère, et déjà les prémices sur le hall de sciences Po.  « un bon maître, nous en aurons dès que chacun sera le sien »,

 mais ce bébé prématuré , discordant, vivra une décennie, y fleuriront les jupes, des acquis sociétaires, des luttes partagées au-delà des frontières bien avant l’indifférence et le repus (impensable aujourd’hui), les mots en fanzine, aux grilles d’entrée puis en notes au cœur gonflé des festivals, j’avais vingt ans, les pieds dans la boue devant le robinet, ces villages furtifs et utopiques être bien dans la masse nos mains et partages aux accords insolents d’une guitare mourante et tous ces mondes rêvés,


il y eu : sous les pavés la plage, faites l’amour pas la guerre, no futur et do it yourself,

et tellement d’autres naissances et de guerres, depuis

et de révolutions avortées…

Lennon l’avait prédit : « dream is over »

 

« Nous entrerons dans la carrière

Quand nos aînés n'y seront plus,

Nous y trouverons leur poussière

Et la trace de leurs vertus. » 

La Marseillaise

photos : Télérama hors série / Mai 68, l'héritage / avril 2008

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voyages immobiles

pétrir les nuées,

ce jus d’humain

écarlate et bleu parfois

aux stries asséchées,

des paradoxes d’histoire

font les aubes béates,

se pencher au miroir tremblotant,

s’y voir et plonger la main

à tâtons y cueillir l’amour

city.jpg

viens,

il traine ici des relents de soufre,

ces nuits d’uniformes

de cagoules et de coups,

palper les vides,

filets d’égoïsme, d’ignorance,

gris et encore cramoisis,

villages bombardés,

vos crachats meurtriers font les différences,

aux arrières cours,

les limousines et costumes veillent,

cravates au fond des banques,

transis mais toujours à l’affut,

retrouver la rue,

le droit de dire, de se préserver…

 

viens,

on va se faire des baisers,

se toucher et frémir,

se plonger en iris,

dire caresses et mots,

faut surmonter comme excrément peut-être,

leur héritage,

leurs protocoles et tabous,

et si les gestes sont mêmes,

les échéances dévoreuses et lénifiantes,

ne laissent en germes

que déserts et murs,

sur la vitre,

méandres de pluie,

ta peau aux confins d’étoffe,

survivance éphémère et fragile,

faire avec l’instant…

thailande.jpg

viens

ne pas se perdre au fond des jungles,

aux chauds effrois du désert,

aux spasmes du fleuve, tourmenté et haletant,

chercher le parasite au tréfonds du poil,

ces sourires édentés,

de sagesse, d’aride et de moussons,

les peaux se touchent, se mêlent,

engluées,

débris de marécages, forêts tatouées au bitume,

filets qui suintent, dépouillés de frémissements,

glaces orphelines et mourantes,

on tend même plus la main

pour dire au secours, pour connaître l’autre,

des bruits de sirène et de moteurs,

si loin de l’ocre cloaque des eaux nourricières,

et ces marbrures vérolées qui veinent l’argile,

sagesse.jpg

viens

traversons ensemble

la courbe de brume et ces vagues d’illusions,

dans leur coupe, le sang du sacrifice

tout comme la bombe dans l’autobus,

l’âme a perdu son âme,

à l’ombre de l’édifice, pèlerins affamés d’ailleurs,

englués de certitudes,

croix, croissant, étoile,

la mitraillette aux portes du temple,

et des voiles de drapeaux et d’armures,

derniers battements de cœur,

mais restent les légiférants,

et nous courbés, boucliers d’égoïsme,

muets et tremblotants,

voila quelquefois des mains qui se serrent,

les bouches fumantes des sillons chuchotent,

aux reflets aveugles des cités,

je suis à genou ?

peut-être avec toi,

juste au nom de l’humain…

auroville.jpg

...

Dans L'armoire

une présence

...un peu de douceur,
dans un monde de brutes...